25/05/2007

SARKOLAND, le grand jeu...

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SARKOLAND, le grand jeu de la guerre civile

Règle n° 1 : Jusqu’à nouvel ordre, tous vos droits sont suspendus. Bien sûr, il est bon que vous conserviez quelques temps l’illusion que vous en avez encore. Aussi nous ne les violerons qu’un à un, avec prudence et au cas-par-cas.

Règle n° 2 : Soyez gentil.le.s : ne parlez plus des lois, de la Constitution et de toutes ces élucubrations d’un autre âge. Depuis quelque temps, comme vous l’aurez remarqué, nous avons fait passer des lois qui nous placent au-dessus des lois.

Règle n° 3 : Vous êtes faibles, isolé.e.s, abusé.e.s. Nous sommes nombreux, fort.e.s, organisé.e.s. Certains disent que nous sommes une mafia. C’est faux, nous sommes LA mafia, celle qui a vaincu toutes les autres. Nous seul.e.s sommes en mesure de vous protéger du chaos du monde. Et c’est pourquoi il nous plaît tant de vous persuader de votre « insécurité ». Notre racket est à proportion de votre peur.

Règle n° 4 : Le jeu consistera pour vous à fuir. Par fuir, nous entendons : tenter d’échapper à notre dépendance. Pour l’heure vous dépendez de nous dans tous les aspects de votre vie. Vous mangez ce que nous produisons, vous produisez ce que nous vous faisons produire, vous écoutez nos médias, vous respirez ce que nous polluons, vous êtes à notre merci à la moindre carie. Et surtout vous ne pouvez rien contre la souveraineté de notre police, à qui nous avons conféré une totale liberté d’appréciation, et une totale impunité.

Règle n° 5 : Vous ne parviendrez pas à fuir seul.e. Il vous faudra constituer les solidarités nécessaires. Pour corser le jeu, nous sommes en train de liquider toute forme de socialité autonome. Nous n’avons laissé subsister que le travail : la socialité sous contrôle. C’est cela qu’il s’agira de fuir, par le vol, la frugalité, les réseaux d’échanges, l’auto-organisation, l’auto-production. Ah, une précision : presque tous les moyens de fuir, nous en avons fait des délits.

Règle n° 6 : Dans notre petit jeu, celles et ceux qui sortent de leur isolement se nomment « criminel.le.s ». Quant à celles et ceux qui contesteraient ce statut, nous les appellerons « terroristes ». Nous le répétons sans cesse : les criminel.le.s sont nos ennemi.e.s. Mais par là vous devez d’abord entendre ceci : que nos ennemi.e.s sont des criminel.le.s.

Règle n° 7 : Qui n’est pas avec nous est contre nous. Si vous voulez être sûrs d’être avec nous (c’est plus prudent), vous pouvez dénoncer les fuyard.e.s ou participer à nos milices appelées Service Volontaire Citoyen.

Règle n° 8 : Vous êtes toutes et tous des fuyard.e.s potentiel.le.s, donc des criminel.le.s potentiel.le.s. C’est pourquoi il est normal que vos portables et vos diverses cartes à puce RFID nous permettent de vous localiser en permanence, que votre carte bleue nous fassent connaître vos habitudes, et que nous conservions quelque part la liste des numéros que vous avez appelés, vos empreintes digitales et ADN, et toutes informations qui pourront s’avérer utiles, si un jour vous décidiez de fuir.

Règle n° 9 : Nous sommes bien conscient.e.s que la vie dans les rangs de notre société contient à peu près autant de joie qu’un trajet de RER. Que le capitalisme n’a produit jusqu’ici, en fait de richesse, qu’une désolation de plus en plus universelle. Que notre ordre vermoulu n’a plus d’autres arguments que les Flashballs et les Tasers qui le protègent. Mais c’est ainsi ! Nous vous avons désarmé.e.s mentalement et physiquement, et nous détenons désormais le monopole de ce que nous vous interdisons : la violence, l’espace public et la magouille.

Règle n° 10 : L’important, c’est de participer.

votre gouvernement

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