05/06/2007

Appel à soutien pour proces d’Antoine B, le 6 Juin

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Appel à soutien pour proces d’Antoine B, le 6 Juin

Nous avons rencontré Antoine Bezet à une permanence du jeudi soir. Ils nous a raconté comment, alors qu’il se baladait tranquillement en ville avec son appareil photo, il s’est retrouvé menotté, emmené au poste , retenu en garde à vue pendant 23 h30 !!! et convoqué au tribunal correctionnel.pour répondre d’accusations totalement mensongères.

Il suffit de ne pas être au bon endroit, au mauvais moment ... Par exemple quand la police "travaille" !!!

Il est convoqué au tribunal correctionnel le 6 Juin à 8h30. Il sera assisté de JL Borie.

Nous appelons tous ceux qui le peuvent à venir au tribunal pour apporter leur soutien à Antoine.

Voici son récit (en version pdf en pièce jointe)

source : http://fr.groups.yahoo.com/group/UCIJ-RESF63/


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Bonjour, voici donc un récit de mon arrestation le 28 février 2007 place Louis Aragon.

Je tiens tout d’abord à rappeler que je suis étudiant à l’écoled’architecture de Clermont-ferrand et que j’ai (ou plutôt j’avais) une pratique quotidienne de la photographie. A 17 heures, je sors de la bibliothèque et remarque un attroupement sur le pont reliant la place au centre Jaude. Il est composé d’une foule variée, de tous âges et de tous milieux. Intrigué, je range les livres et cd que je viens d’emprunter dans mon sac et y prend mon appareil photo pour le mettre dans ma poche. Si quelque chose arrive à attirer l’attention de tant de gens alors peut-être pourrais-je prendre quelques bons clichés. Je m’approche, me place au milieu de la foule sur le pont. Remarquant qu’en fait ils regardent la route passant en dessous du pont, je me penche aussi. Je découvre alors une voiture de police arrêté sur le coté, portières ouvertes, devant un homme à terre menotté et qui a de violents spasme tandis qu’un policier essaye de lui venir en aide. Autour, plusieurs policiers, matraques à la main, protègent les sujets d’une demie douzaine de personnes énervées (j’apprendrai par la suite que se sont le amis de la personne à terre).

Sur le coup je ne comprend pas grand chose à la scène, plutôt complexe, mais la trouve intéressante. Ces gens ressemblés pour observer une scène se déroulant en dessous d’eux, le regard du peuple sur les activités de la police, expression de sa place mais aussi de son rôle. Je prends quelques photos.

Puis arrive une seconde voiture de police, elle s’arrête en travers de la rue, quatre policiers en sortent, certains ont matraques et lacrymogènes à la main, l’un d’eux lève la tête, remarque la foule sur le pont et dit : « Bon, allez, on disperse tout le monde » . Ils empruntent l’escalier se trouvant sur lecoté du pont et commence à repousser la foule, verbalement et physiquement. Attiré par un des agent plaquant ses mains sur le torse d’un femme relativement âgée pour la repousser tout en lui criant dessus, sa tête à une vingtaine de centimètres de la sienne, je prend une photo. L’agent me voit et s’approche, « et toi, là, supprime la photo ! ». Réponse « Non, pourquoi ? » Je tourne la tête pour voir si je peux m’en aller mais je suis coincé contre l’entrée du centre Jaude, quand je retourne la tête vers le policier il est déjà sur moi. Il saisit l’appareil, je crispe mes doigts autour et le mets dans mon dos et crie : « Eh ! La liberté, là. » Puis les deux autres policiers sont sur moi. Surpris et dans l’incompréhension totale de la réalité d’un tel instant, je me tourne vers la foule et dis : « Faites quelques chose. » Je n’ai pas le temps d’en dire plus, l’étranglement arrière me coupe la parole. On me secoue mais je me crispe et essaye de rester debout, toujours en serrant l’appareil dans mon dos. « On le met par terre ou pas ? » « Non, il y a trop de gens. » On m’enlève les doigts un par un tandis que l’étranglement arrière se desserre. Je commence à crier : « J’ai pris une photo. j’ai juste pris une photo » Je répéterai ces mots une trentaine de fois jusqu’à être dans la voiture avec les menottes dans le dos. Là, je vois un policier avec le pouce égratigné dire à son collègue : "regarde, je suis blessé en plus. " Il aura une journée d’arrêt de travail.

Je suis amené au poste, 23h30 de garde à vue, deux dépositions (la première ne correspondant pas du tout à celle des policiers) et confiscation de l’appareil photo, outil de travail essentiel aux études d’architecture. Aujourd’hui je suis accusé de : - Outrage à agents [.] en les termes de : « c’est des gros enculés » - Violences à agents - Rébellion - Incitation à la rébellion [.] en les termes de : « Regardez tout le monde, venez m’aider on est plus libre en France ! Il ne faut pas qu’on se laisse faire car depuis que Sarko est au pouvoir la police fait ce qu’elle veut ! ».

J’ai nié les violences et l’outrage. J’ai dit que si le fait de s’être crispé quant les policiers m’on attrapé était de la rébellion, alors j’acceptais la rébellion. J’ai dit que si le fait d’avoir regarder la foule en disant « faites quelque chose » constituait une incitation à la rébellion, alors je l’acceptais. J’ai cependant nié la phrase que l’on m’accuse de dire.

Je passe au tribunal correctionnel le 6 juin au matin.

Les policiers portant plainte contre moi :

Brigadier de police Morteyrol stéphane Gardiens de la paix - Fernandes sébastien - Pichot-Moise patrick - Dhallewyn Brunio

Antoine Bezet.

Au revoir et merci.

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