05/06/2007

Espoir pour Ingrid Betancourt après la libération d'un chef Farc

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par Patrick Markey

BOGOTA (Reuters) - Le président colombien Alvaro Uribe a libéré lundi un chef des Farc afin de relancer le processus de paix et de tenter de parvenir à la libération d'otages détenus par les rebelles d'extrême gauche, dont la Franco-Colombienne Ingrid Betancourt.

Uribe a précisé que c'était à l'initiative du président français, Nicolas Sarkozy, qu'il avait libéré Rodrigo Granda, considéré comme le "ministre des Affaires étrangères" des Forces armées révolutionnaires de Colombie (Farc).

"Rodrigo Granda a été libéré cet après-midi", a déclaré Uribe lors d'une intervention télévisée diffusée tard lundi soir. "Le gouvernement lui a donné toutes les garanties afin qu'il puisse se comporter en acteur du processus de paix", a-t-il poursuivi.

Dans un communiqué diffusé aussitôt par l'Elysée, Nicolas Sarkozy a salué "cette décision très importante et courageuse". Le communiqué précise que le président français l'avait "expressément demandée au président Uribe dans le cadre de ses efforts destinés à obtenir la libération des otages, en particulier de notre compatriote Ingrid Betancourt".

Nicolas Sarkozy doit recevoir la famille d'Ingrid Betancourt mardi à 9 heures.

"C'est très encourageant et je veux y croire", a réagi Yolanda Pulecio, la mère de l'ancienne candidate à l'élection présidentielle colombienne. "Quand j'ai vu que Granda était dans l'hélicoptère, j'étais heureuse", a-t-elle poursuivi.

ESPOIR DE LIBÉRATION

Cette mesure relance les espoirs de libération pour la Franco-Colombienne Ingrid Betancourt, détenue depuis 2002 en compagnie de sa directrice de campagne, Clara Rojas, et pour trois ressortissants américains capturés en 2003.

Granda, qui avait été arrêté en décembre 2004 à Caracas, au Venezuela, sera placé en liberté conditionnelle. Les chaînes de télévision ont diffusé sa sortie de la prison de La Dorada, dans la province de Caldas (à l'ouest de Bogota). Il a été héliporté jusqu'à Bogota où il a été conduit au siège de la Conférence épiscopale catholique.

Sa libération fait partie du plan présenté par le président Alvaro Uribe, qui a déjà autorisé l'élargissement de 190 rebelles en signe de bonne volonté.

Pour Alfredo Rangel, du centre de réflexion colombien Sécurité et démocratie, cette libération "intervient après la décision des Farc d'autoriser Granda à agir en porte-parole".

"Cela montre que les Farc sont disposées à progresser sur la voie d'un accord humanitaire", a-t-il ajouté.

Dimanche, la direction des Farc avait pourtant fait savoir qu'elle n'accordait aucun crédit à ces libérations, et avait qualifié le plan d'Uribe de "farce".

La France, l'Espagne et la Suisse sont impliquées dans les tentatives de négociations entre le pouvoir central et la rébellion, qui détient des centaines d'otages depuis huit ans.

Mais les efforts se heurtent à la principale exigence des Farc: la démilitarisation préalable à toute négociation des municipalités de Florida et de Pradera, un territoire rural dont la superficie est équivalente à celle de New York.

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