En effet, si l’on compare la répartition des catégories socio-professionnelles au sein de l’Assemblée Nationale à celle qui existe dans la population, on constate que :
60,5% des députés sont cadres ou appartiennent aux professions intellectuelles supérieures alors qu’ils sont 7,6% dans la population,
8 ,7% sont commerçants, artisans ou chef d’entreprise, alors qu’ils ne sont que 3,1% dans la population,
1,7% des députés sont des employés, alors qu’ils représentent 16% de la population
0,7 % sont des ouvriers, alors qu’ils sont 14,1 % dans la population
Seules les professions intermédiaires sont représentées à leur juste taille (14,6% des députés pour 12,4% dans la population)
On constate donc que l’Assemblée Nationale est composée à 70% de gens qui ne représentent que 10% de la population (cadres, professions intellectuelles supérieures, commerçants, artisans et chefs d’entreprises). Quant aux ouvriers et employés, ils sont 30% dans la population, mais 2,4% des députés.
Quant à ceux qui appartiennent aux organes de décision gouvernementaux sans avoir jamais eu à dépendre du suffrage populaire (chefs et membres des cabinets ministériels, hauts fonctionnaires, etc.), il est certain qu’une analyse de leurs origines socio-culturelles serait encore plus significative .
Les pouvoirs législatifs, exécutifs et judiciaires sont donc maintenant, comme à la veille de 1789, aux mains d'une caste qui monopolise tous les pouvoirs économiques, financiers, politiques et - temps modernes obligent - médiatiques ; caste qui, de plus, ne donne aucun espoir à ceux qui n'y appartiennent pas de voir leur descendance avoir un jour accès à un niveau élevé de responsabilités : le pourcentage d’enfants de classes populaires qui accèdent à l’enseignement supérieur n’a cessé de diminuer depuis 1982. Et on trouve malheureusement dans ces réseaux du pouvoir des gens affublés de toutes les étiquettes politiques.
Bref, le fonctionnement de la démocratie est bloqué et il semble devenu indispensable de refonder la république sur de nouvelles bases pour éviter la désespérance populaire et, peut-être un jour, une crise violente.
vu sur rue89
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