PARIS (Reuters) - Le coût des mesures économiques et fiscales programmées par le gouvernement s'élèvera à 11 milliards d'euros, déclare François Fillon dans une interview à paraître vendredi dans Le Parisien-Aujourd'hui en France.
"Il n'est pas de 15 milliards, mais de 11 milliards : entre 5 et 6 milliards pour les heures supplémentaires, 3 milliards pour l'accession au logement et 1,7 milliard pour les droits de mutation", précise le Premier ministre.
Le Parti socialiste a chiffré le "paquet" fiscal du gouvernement, décliné dans un projet de loi emploi-travail-pouvoir d'achat, à 15 milliards d'euros.
"S'agissant du bouclier fiscal, nous estimons que le coût sera peu élevé parce que, s'il fonctionne, il réduira la fuite des capitaux. La réduction ISF pour les investissements dans les PME coûtera environ 500 millions. La défiscalisation du travail étudiant, 30 millions", ajoute le chef du gouvernement.
"Avec tout cela, et ce qui suivra en septembre, il s'agit d'aller chercher le point de croissance supplémentaire que les autres pays ont et qui nous manque. Notre objectif, c'est donc de provoquer un choc de confiance et de croissance", réaffirme François Fillon.
Le projet de loi emploi-travail-pouvoir d'achat sera présenté lors de session extraordinaire du Parlement en juillet.
"Le texte sur les peines plancher et les mineurs récidivistes sera débattu par le Sénat dès le début de la session. Le texte travail-emploi-pouvoir d'achat le sera au même moment par l'Assemblée nationale. Ils seront suivis immédiatement par le texte sur le service minimum, et par celui sur l'université", rappelle-t-il.
En septembre, le gouvernement lancera une série de réformes destinées "à améliorer la compétitivité de l'économie française".
"Des réformes qui vont moderniser l'organisation du travail, alléger les règlementations qui pèsent sur les entreprises. On relance l'étude sur la TVA sociale", indique le Premier ministre.
NON-REMPLACEMENT D'UN FONCTIONNAIRE SUR DEUX
"Il peut être utile de taxer un peu les importations pour qu'elles participent au financement de la protection sociale. Car faire supporter au seul travail des français le coût de cette protection sociale, c'est handicaper notre économie", estime-t-il.
A la question de savoir comment ces réformes seront financées, François Fillon répond : "Par un effort de réduction de la dépense publique qui est indispensable non seulement à la tenue de nos engagements et à la réduction de la dette, mais tout simplement à la compétitivité de notre économie".
"On tiendra, là aussi, nos engagements: le non-remplacement d'un fonctionnaire sur deux partant à la retraite, une franchise médicale qui est à l'étude, et la réorganisation de l'Etat pour réduire son train de vie", dit-il.
"Avec une fusion d'organismes comme l'ANPE et l'UNEDIC , la révision de la carte judiciaire. Dans le budget 2008, on doit pouvoir recueillir les premiers fruits d'un certain nombre de restructurations", juge le chef du gouvernement.
S'agissant du contrat unique, François Fillon réitère le délai de six mois donné aux partenaires sociaux pour avancer sur le sujet.
"On leur a dit que s'il n'y avait pas de progrès durant ces six mois, le gouvernement prendrait ses responsabilités", dit-il.
"J'attends qu'ils fassent demain ce que certains ont fait sur la réforme des retraites ou sont en train de faire sur la pénibilité. Plus ils seront forts, plus je pense qu'ils pourront être responsables", déclare le Premier ministre à propos des partenaires sociaux.
"Leur accorder six mois ne doit pas être interprété comme un manque de considération à leur égard, mais simplement comme la conséquence d'une accumulation de retards de l'économie française", explique François Fillon.
Quant à la réforme des régimes spéciaux, elle reste programmée pour 2008, date de l'actualisation de la réforme des retraites : "Ce serait provocateur de ne pas respecter ce rendez-vous".
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