PARIS (Reuters) - Les mesures fiscales annoncées par le gouvernement condamnent les Français à une "triple peine" en raison de leur coût, estime Ségolène Royal.
L'ex-candidate du Parti socialiste à l'élection présidentielle a ainsi prédit soit une augmentation de la dette, soit une hausse de la TVA, soit une baisse de la dépense dans les services publics pour financer ce qu'elle qualifie de "cadeaux fiscaux aux plus privilégiés".
"On voit ce qui se profile: des cadeaux fiscaux d'une main et de l'autre, puisque qu'on connaît l'état d'endettement de la France, les Français vont être condamnés à une triple peine", a-t-elle déclaré sur France Inter.
"Soit le dérapage de la dette, ce qui est très nocif parce que ça veut dire que nos enfants vont payer le coût de ce qui est décidé aujourd'hui, soit l'augmentation de la TVA c'est-à-dire l'impôt le plus injuste qui va frapper les catégories moyennes et modestes, celles dont la part de la consommation est la plus élevée dans les revenus, soit les reculs aveugles des services publics", a-t-elle ajouté.
"Je ne crois pas du tout que ça va avantager les catégories moyennes, je crois que le réveil va être très douloureux", a encore déclaré la présidente de la région Poitou-Charentes.
Le gouvernement a annoncé mercredi soir le détail du "paquet fiscal" qu'il estime à 11 milliards d'euros par an, soit environ 0,6 point de PIB, et qui comprend notamment la détaxation des heures supplémentaires, la suppression des droits de succession ou la baisse du niveau du "bouclier fiscal".
Le président Nicolas Sarkozy a néanmoins promis que la France tiendrait ses engagements européens, notamment le pacte de stabilité qui impose aux états membres de l'Union un déficit budgétaire inférieur à 3% du PIB.
Pour compenser les baisses de recettes liées au "paquet fiscal", le chef de l'Etat a expliqué qu'il fallait à la fois augmenter la croissance de la France et diminuer les dépenses de l'Etat.
Le Premier secrétaire du PS, François Hollande, a prédit jeudi une hausse de 2 ou 3 points du taux de TVA pour financer ces mesures.
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