LAVAUR (AFP) - La Garde des Sceaux, Rachida Dati, a visité jeudi à Lavaur (Tarn) le premier établissement pénitentiaire pour mineurs (EPM) de France, le qualifiant à sa sortie de "réponse adaptée à un certain type de délinquance".
"Il est temps que la France se préoccupe de ses délinquants mineurs, de plus en plus jeunes et de plus en plus violents", a expliqué la ministre à l'issue d'une visite de l'EPM de Lavaur, ouverte en le 11 juin dernier, et qui peut accueillir 60 jeunes mineurs.
Elle a rappelé que les 7 EPM qui doivent être ouverts en 2007-2008 pour accueillir les mineurs actuellement détenus dans les quartiers pour mineurs des prisons classiques "respectent les accords internationaux" dans le domaine des règles pénitentiaires.
Elle a souligné la philosophie des EPM qui comportent "un projet de réinsertion et un suivi individualisé et adapté" et a salué "les personnels pénitentiaires d'excellente qualité, et les éducateurs, tous volontaires".
A Lavaur, 120 personnes, surveillants de l'Administration pénitentiaire, éducateurs de la Protection judiciaire de la jeunesse (PJJ), enseignants et personnels médicaux, tous volontaires, encadrent les jeunes incarcérés, avec trois objectifs: leur offrir un meilleur rapport à la loi, les préparer à leur sortie et prévenir la récidive.
La ministre a visité l'ensemble de l'EPM, un bâtiment de 5.400 mètres carrés, construit près d'une zone commerciale, et qui compte 60 cellules donnant toutes sur un patio et des espaces verts intérieurs.
Côté sécurité, un mur d'enceinte de 6 mètres de haut avec des caméras entoure le centre, mais il n'y a pas de miradors.
"Notre travail est basé sur la prise en charge par petits groupes de 6 à 10, de 07H30 à 21H30 à travers activités scolaires, socioculturelles ou sportives", a expliqué Claire Garnier, directrice adjointe de l'établissement.
Les repas sont pris en commun avec l'équipe éducative. Les jeunes mineurs, garçons et filles, actuellement au nombre de 40, disposent notamment de terrains de sport, d'une salle de musculation, d'une médiathèque et de 2 ateliers.
Les personnels de la PJJ, qui avaient mené 2 grèves très suivies pendant la période précédant l'arrivée des premiers mineurs à Lavaur et le jour de l'ouverture de l'EMP, ont rappelé devant la presse leurs revendications salariales portant sur leur régime indemnitaire.
"Alors que nous sommes tous volontaires pour venir travailler en EMP, nous perdons 300 euros par mois par rapport à un travail en foyer", a expliqué à la presse Jean-Christophe Bermond, secrétaire régional adjoint de la CGT-PJJ.
La Garde des Sceaux a indiqué que "le régime indemnitaire sera remis à plat en octobre".
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