17/06/2007

Sarkozy a quand même de quoi sabler le champagne...

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Par Pascal Riché (Rue89) 20H53 17/06/2007

A écouter les commentaires hier soir -"la vague bleue n'a pas eu lieu", "le PS est regaillardi"- on pouvait presque oublier ce détail important : Nicolas Sarkozy a remporté son pari, et son camp, parti d'une situation peu enviable, a gagné coup sur coup la présidentielle et les législatives!

Aujourd'hui, Nicolas Sarkozy détient tous les leviers pour appliquer son programme. La petite "correction" de l'entre-deux tours ne doit pas cacher l'essentiel : la prouesse politique d'un homme qui, en quelques semaines, a réussi un "coup" politique incroyable. Alors qu'il était le numéro deux du gouvernement sortant, pilier d'un pouvoir qui a failli, il a réussi à convaincre les Français qu'il était le candidat de la "rupture" et à se faire confier les clefs du pouvoir. Au passage, il a tué le Front National, ce boulet que traînait la droite depuis des années. Il s'est, pour cela, sali les mains, flirtant avec certains thèmes frontistes comme "l'identité nationale". Mais dès son élection, en enrôlant dans le gouvernement quelques solides personnalités de gauche (Bernard Kouchner, Martin Hirsch), il a habilement réussi à se dégager de l'image de facho dans laquelle ses adversaires cherchaient à l'enfermer. Du point de vue de l'habileté politicienne, c'est un vrai tour de force!

Hier soir, l'événement que la gauche et François Bayrou redoutaient est arrivé. Nicolas Sarkozy, le politicien aux pulsions bonapartistes les plus prononcées, a les mains complètement libres pour agir à son gré.

Il peut compter sur le soutien d'une majorité confortable des députés et des sénateurs. Et rarement un président n'aura été aussi influent sur les médias. Le CSA, autorité de régulation de l'audiovisuel, est entièrement composé de membres nommés par l'actuelle majorité. Et les patrons des principaux groupes de médias privés (Arnaud Lagardère, Vincent Bolloré, Martin Bouygues, Bernard Arnault, Serge Dassault...)comptent tous parmi ses proches amis.

Pendant des jours, les socialistes ont agité sans relâche le risque d'hégémonie. Malgré leur bon résultat d'hier, ils n'ont fait que sauver les meubles, et le risque qu'ils dénonçaient n'a pas disparu, au contraire.

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