Squarcini, préfet de police de Marseille, nommé à la DST

27/06/2007

Ce n'est pas une surprise, Bernard Squarcini, actuellement préfet de police de Marseille, a été nommé mercredi matin en Conseil des ministres patron de la DST. Il y remplace le préfet de Bousquet de Florian, qui hérite lui-même de la préfecture des Hauts-de-Seine.

Ainsi s'achève un premier temps, sinon d'incertitude, du moins d'attente. Cette nomination est en effet un premier pas dans la réalisation du chantier engagé par le gouvernement pour, sinon réunir, du moins rapprocher les deux grands services de renseignement français, la Direction de la sécurité du territoire et les Renseignements généraux (RG). L'installation de ces deux "maisons" traditionnellement rivales dans le même immeuble, à Levallois-Perret, laissait présager cette évolution. Bernard Squarcini est un pur produit "RG", où il a dirigé la section de recherches, réussissant de nombreuses actions contre le terrorisme.

Lors de son premier passage place Beauvau, Nicolas Sarkozy avait déjà imaginé de créer un service de renseignement intérieur unique où Squarcini devait tenir un rôle majeur. Le Président Chirac s'y était opposé de façon radicale. Pour placer le postulant dans une position d'attente, le ministre avait obtenu qu'il soit nommé préfet de police à Marseille. Où, par une série de mesures habiles, il a réussi à éviter que la cité phocéenne soit contaminée par les émeutes urbaines de 2005 et 2006.

Sarkozy à l'Elysée, on s'attendait à voir le préfet prendre la direction de la DGSI -Direction général de la sécurité intérieure-, pendant pour le territoire français de la DGSE, qui n'opère qu'à l'étranger. Toutefois, certaines difficultés subsistaient, parmi lesquelles la mauvaise volonté de Michèle Alliot-Marie, la ministre de l'Intérieur, qui n'apprécie guère d'être sans cesse chapeautée par l'Elysée

Par Philippe Madelin (Journaliste)