SERVICE MINIMUM ou SERVICE MAXIMUM ?
Pourquoi un tel ramdam ?
Cela fait déjà plusieurs mois que certains s’agitent médiatiquement sur le thème du service minimum dans les transports et cela s’amplifie depuis l’élection du nouveau président de la république. Étonnante agitation si l’on considère l’évolution de la conflictualité dans ce domaine : elle ne cesse de baisser pour atteindre un niveau historiquement bas en 2006, particulièrement à la SNCF ! S’agit-il bien de se préoccuper du droit au transport des salariés pour se rendre à leur travail ou d’une autre préoccupation, bien moins avouable ? Celle qui consiste à s’attaquer à la capacité des cheminots à défendre leur outil de travail, au service du développement du service public. Comme cela a d’ailleurs été fait en Grande Bretagne au début des années 1990, au nom du meilleur service aux clients et de la baisse des contributions publiques au mode ferroviaire pour aboutir à ce que dénonçait le journal anglais « TIMES » du 12 avril dernier : « Le financement public était censé disparaître avec la privatisation. Or, il n’a cessé d’augmenter depuis 10 ans, alors que les tarifs ont été multipliés par 2, en moyenne, sur la même période. »
Que dit la Fédération des Usagers des Transports et des Services Publics?
Dans un communiqué de presse du 28 mai 2007, le président de cette association, M. Jean-Claude Delarue, écrit sur le sujet : « Le service minimum n’est plus la priorité des usagers. La dégradation de la qualité des transports constitue désormais le sujet de préoccupation n°1 des usagers. Le nombre trop important de pannes, retards et trains annulés régulièrement sur certaines lignes fait que des usagers sont continuellement bloqués dans les transports, non pas à cause des grèves, mais essentiellement à cause d’incidents techniques liés à la vétusté du matériel et à son mauvais entretien. » De plus, il ajoute que « depuis dix ans, le nombre de jours de grève a tendance à baisser en France. »
Que constatez-vous?
Grâce au développement du TER, vous êtes de plus en plus nombreux à utiliser le transport ferré. Mais ces trains, pour la plupart, modernes et récents sont trop souvent en retard, ils sont supprimés sans explication ni solution de substitution, ils sont sales ou mal entretenus et le nombre de places assises est fréquemment insuffisant... La SNCF ne vous apparaît plus comme un service public, mais comme une entreprise qui sacrifie les transports du quotidien au tout TGV.
Mais que font les cheminots ?
Ils interviennent sous diverses formes au quotidien et, parce qu’ils ne sont pas entendus, utilisent la grève comme moyen d’action ultime : - pour s’opposer aux suppressions massives d’emplois à la SNCF ; - pour exiger des moyens supplémentaires afin d’entretenir le matériel et l’infrastructure - pour que vos conditions de transport s’améliorent ; - pour empêcher que la SNCF transfère son trafic marchandise du rail vers la route au détriment du développement durable. Sur notre région, notre direction envisage de fermer le dernier grand triage du sud-ouest de la France (triage d’Hourcade) ; pour enrayer une privatisation rampante dont on connaît les résultats ailleurs en Europe (Hausse vertigineuse des tarifs, dégradation de l’offre et catastrophes ferroviaires).
Que pouvons nous faire ensemble ?
Agir ensemble, associations d’usagers et organisations syndicales cheminotes pour reconquérir le service public ferroviaire. Par exemple, en pesant sur d’autres choix d’entretien du matériel et de l’infrastructure, en exigeant des pouvoirs publics et de la direction de la SNCF qu’ils consacrent des moyens humains supplémentaires à votre service dans les gares et dans les trains.
NOUS AVONS TOUS BESOIN D’UN SERVICE MAXIMUM !
Bordeaux le 07 Juin 2007
De : J-F de Taussat
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