09/07/2007

Les militants UMP sont tristes..je vais pas pleurer non plus :-)

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Rigolez ! C'est un ordre !, par Dominique Dhombres
LE MONDE | 09.07.07 | 13h54

Il faut mettre en place d'urgence une cellule de soutien psychologique pour les militants UMP. Ils ne vont pas bien du tout. Ils deviennent même franchement inquiétants. Quand ils sourient, on a l'impression qu'ils se forcent, qu'ils font semblant, qu'ils ont la tête ailleurs. On en a eu un exemple de plus samedi 7 juillet à l'occasion du conseil national de l'UMP.

Dans le journal télévisé du soir, sur TF1, on les voyait arriver sans joie et sans entrain dans le grand hôtel parisien où se tenait la réunion. "A l'Assemblée, au Sénat, partout, la majorité doit afficher sa bonne humeur. Unité ! Bonne humeur !" proclamait Jean-Pierre Raffarin. "Surtout, partageons-nous tous les postes ! Ce n'est pas ça, l'idée de Sarkozy. Et moi, je soutiens Nicolas Sarkozy !" s'écriait Jean-Claude Gaudin d'un air tragique. Cela ne semblait pas donner de résultats probants. Il est vrai que compter sur Raffarin ou sur Gaudin pour remonter le moral des troupes, c'est risquer l'erreur professionnelle, voire médicale.

Rigolez, c'est un ordre !, leur intimait le premier. On n'a pas le coeur à ça, répondaient-ils tout penauds. Le second avait mis le doigt précisément là où cela fait mal. Tous ces socialistes qui défilent à l'Elysée et en ressortent avec des missions, des commissions, des honneurs, on ne sait trop quoi encore. Et Nicolas Sarkozy qui affirme que ce n'est pas fini ! C'est dur, très dur.

C'était pire encore dans la salle. François Fillon tentait une reprise en main. "Si la gauche n'aime pas l'ouverture, ça veut dire que vous avez, vous, toutes les raisons de l'apprécier", disait le premier ministre. C'était un bide d'anthologie. Les applaudissements étaient si maigres qu'on aurait pu les compter sur les doigts d'une seule main. Ils résonnaient dans un désert moral, en quelque sorte. "Je vois qu'il va falloir encore vous convaincre", soupirait François Fillon. On en restait là sur TF1.

Pour voir la suite, il fallait aller sur LCI. "Ne vous inquiétez pas, on va vous montrer avec nos résultats que c'est Nicolas qui a raison parce qu'il a compris que, pour changer la société française en profondeur, ce que vous nous demandez depuis des années, on ne peut pas le faire tout seul, on ne peut le faire qu'en allant chercher tous les hommes et toutes les femmes de bonne volonté qui veulent nous aider", s'écriait le premier ministre en levant les bras au ciel d'un air entraînant.

Le prénom du chef et le mouvement de bras déclenchaient enfin la réaction escomptée. Les militants applaudissaient, mais plus par réflexe que par conviction. Pour leur faire acclamer les noms de Bernard Kouchner, Jack Lang ou Dominique Strauss-Kahn, il faudra attendre encore un peu. Pour l'instant, ils sont en état de choc.

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