«Super-Sarko arrive à la rescousse»
Le rôle joué par le couple présidentiel français dans la libération des infirmières bulgares de Libye est largement commenté dans la presse anglo-saxonne mercredi.
«Il s'agit d'un coup diplomatique pour monsieur Sarkozy», constate le «New York Times» qui note que son épouse a «apparemment charmé le colonel (Khadafi) lors d'une première rencontre en Libye (…) effectuée sans la présence des conseillers». Le journal américain paraphrase ensuite la première dame de France qui aurait dit, croit-il savoir, au dirigeant libyen: «Mon mari viendra demain si vous acceptez l'accord, mais ne viendra pas dans le cas contraire. Vous libérerez les infirmières de toute façon, alors faites le maintenant. C'est une occasion pour vous de revenir dans le jeu international».
Le «succès» de Nicolas Sarkozy va permettre à la France, pronostique encore le «New York Times», de «forger une nouvelle relation économique avec la Libye» et de vendre «des autoroutes, des trains, des systèmes satellitaires, de l'ingénierie civile, aérospatiale ainsi que des projets de défense».
«Adopter la transparence»
Mais, souligne le «Washington Post», la méthode Sarkozy est soumise à de nombreuses critiques. Et cite ainsi l'ancien ministre socialiste aux Affaires européennes, Pierre Moscovici, qui explique que «si Sarkozy veut adopter le style diplomatique américain, il doit aussi adopter ses bons aspects, à savoir la transparence».
C'est que «Paris n'est pas aussi bavarde concernant le contenu de l'accord qui a permis la libération des infirmières», constate le journal britannique «Times» qui titre l'un de ses articles «Super-Sarko arrive à la rescousse». Ironique, le quotidien note qu'il «ne semble pas y avoir de limite à la Sarkomania» en France après que Rama Yade, la secrétaire d'Etat aux Droits de l'homme, a promis de s'atteler désormais à la libération de l'opposante birmane, Aung San Suu Kyi.
Un rôle minime
«The Independent», sceptique, écrit que «toutes les indications montrent que les infirmières étaient déjà sur le chemin de la maison avant que Cécilia Sarkozy ne saute pas dans le wagon». Et laisse ainsi entendre que le rôle joué par la France aurait été minime.
Une critique également relayée par le «Financial Times» selon lequel la méthode Sarkozy a provoqué «l'irritation» des diplomates allemands. «Franck-Walter Steinmeier, le ministre allemand des Affaires étrangères, a souligné ostensiblement qu'il était fier que l'Allemagne ait contribué à la libération des infirmières». «Sa déclaration, conclut le journal financier, ne fait aucune mention du rôle de la France».
AFPTV ¦
Alexandre Sulzer
20Minutes.fr, éditions du 25/07/2007 - 10h28
dernière mise à jour : 25/07/2007 - 11h04
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