07/07/2007

Rachida Dati maltraite-t-elle ses collaborateurs?

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Michel dobkine,son directeur de cabinet,a demissioné vendredi.
raison personnel ou,insulte? repeter par la ministre?
Le directeur de cabinet de Rachida Dati a-t-il démissionné parce qu'il se faisait maltraiter par sa patronne ou pour des raisons d'ordre privé? Quoi qu'il en soit, il s'agit là d'un premier revers pour la ministre de la Justice, en plein débat sur sa loi sur la récidive et les peines planchers.

Selon L'Est républicain de ce samedi, Michel Dobkine, ancien directeur de l'ENM, qui n'a pas été choisi par la ministre, aurait "brutalement démissionné de ses fonctions hier (vendredi, ndlr) après-midi", déclarant à ses collaborateurs en avoir "assez de [se] faire insulter toute la journée". "Depuis plusieurs jours, les rapports entre ce magistrat expérimenté et la ministre de la Justice s'étaient dégradés, au point que l'intéressé décide hier de jeter l'éponge", explique le quotidien lorrain. Selon France info, qui a annoncé la nouvelle vendredi soir, des problèmes d'entente entre la ministre et son directeur de cabinet seraient bien à l'origine de sa démission.

Samedi, le cabinet de la garde des Sceaux et l'intéressé démentaient ces informations: "Je vous confirme que Michel Dobkine a démissionné pour des raisons personnelles, et strictement personnelles. Son successeur sera nommé très prochainement", a ainsi déclaré Guillaume Didier, le porte-parole du ministère. De son côté, le démissionnaire a expliqué sur RTL qu'il ne pouvait être aussi disponible qu'il le souhaitait pour remplir sa tâche, car il allait se marier début août. "Il y a un problème de disponibilité. J'ai pensé que je pouvais mener de front une vie personnelle à laquelle je suis très attaché et une vie publique qui nécessite d'être là à 100000%." "Rachida Dati veut aller très vite, très fort. C'est quelqu'un avec qui j'ai travaillé quelques semaines, ça s'est très très bien passé, il n'y a pas eu de souci."

Selon Le Monde, "la ministre de la Justice fait preuve d'une exigence totale, et parfois brutale, vis-à-vis de ses collaborateurs directs." Une autre allégation, démentie, de L'Est républicain pourrait appuyer cette impression: la prétendue démission d'Olivier Ubeda, qui avait brièvement assuré les fonctions de chef de cabinet de la ministre. Place Vendôme, on dément toutefois que ce dernier ait "jamais fait partie officiellement du cabinet", assurant qu'il n'avait fait "qu'accepter d'assurer la transition pendant la constitution d'un cabinet et a repris ensuite ses fonctions de directeur adjoint de la communication à l'UMP".

Reste un certain sentiment de flottement, au moment de l'examen au Sénat du projet de loi sur la récidive. Ainsi, selon l'AFP, le Syndicat de la magistrature (SM) a estimé samedi qu'il s'agissait du "signe d'un réel malaise" tandis que l'Union syndicale des magistrats (USM) estime que cela risque de "désorganiser le fonctionnement du ministère". "Peut-être que derrière les sourires de la ministre se cache une gestion beaucoup plus autoritaire en interne", a enfin commenté Hélène Franco, la secrétaire du SM.
Par Arnaud Aubron (Rue89)

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