23/08/2007

Après le PS, JMLP, c'est le tour de de Villiers de faire de la lèche, UMP uberalles

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Exclusif marianne2007 : Sarkozy invité au Puy-du-Fou
Après avoir été l'un des candidats les plus virulents contre Sarkozy, Philippe de Villiers pousse de plus en plus loin le bouchon de la réconciliation.

Le Mouvement pour la France est-il soluble dans le sarkozysme ? Après une campagne présidentielle très virulente contre le candidat de l'UMP, Philippe de Villiers, qui n'a pas réussi à dépasser les 2,23% au premier tour, a finalement appelé ses électeurs à reporter leurs voix sur Nicolas Sarkozy au second tour. Dans le même temps, il a scellé des accords législatifs avec l'UMP permettant à deux députés du MPF de conserver leurs sièges sous la bannière « majorité présidentielle ». Un compromis empreint de réalisme politique, à l'heure où les caisses du parti sonnaient creux. Mais aujourd'hui, le Vendéen va encore plus loin : il vient d'inviter le chef de l'Etat à lui rendre visite en son fief, au Puy-du-Fou, à la fin du mois d'août. Le geste est hautement symbolique… et mal compris de certains villiéristes, qui ne sont pas forcément sensibles au jeu d'alliance qui prépare les élections municipales. Guillaume Peltier, le numéro 2 du Mouvement, est en effet en pleines tractations avec Brice Hortefeux et Alain Marleix, le secrétaire national de l'UMP aux élections, en vue du scrutin de 2008.

Tandis que sur le site du MPF figure un texte fort peu critique sur «Les 100 jours » du Président, les militants s'interrogent : que sont devenues les valeurs et les options défendues par leur
chef ? «Nous avons des divergences profondes avec l'UMP. La question européenne par exemple. Peut-on laisser passer un traité simplifié, qui n'est rien d'autre qu'une Constitution qui ne dit pas son nom ? Nous sommes également très attachés à certains principes sur des questions de société concernant l'homosexualité ou les religions », relève, par exemple, Edouard Delorme, responsable MPF de la Fédération du Lot-et-Garonne. Comme d'autres « anciens » du parti qui ne souhaitent pas être cités, il espère voir ces questions débattues lors de l'Université d'été du parti qui se tiendra à Lyon, les 15 et 16 septembre. «Pour le moment, je reste très attaché à Philippe de Villiers », ajoute le responsable fédéral. Qui précise : « De toute façon, dans un petit parti comme le nôtre, il n'y a pas de place pour des courants. On est là parce que l'on a des convictions. Si elles ne sont plus défendues, on prend ses responsabilités. » Et on quitte l'aventure…

Le leader du MPF va donc devoir s'expliquer devant des militants, qu'il a, des années durant, exhortés à monter à l'assaut du château fort sarkozyste. D'autant que l'invitation au Puy-du-Fou a des allures de coup de poker. Si le chef de l'Etat y répondait positivement, Philippe de Villiers engrangerait aussitôt des dividendes médiatiques. Mais dans l'hypothèse inverse, le camouflet serait violent : le patron du Puy-du-Fou perdrait sur les deux tableaux, celui de sa base militante et celui de la scène politico-médiatique. A l'Elysée, on a pris acte de l'invitation, mais on maintient l'insoutenable suspens, Nicolas Sarkozy n'ayant pas encore pris sa décision. Il se demande peut-être si l'ouverture à droite est compatible avec celle pratiquée à gauche. On ferait de même à sa place.

Note : cet article a été actualisé après sa publication.
Mercredi 22 Août 2007 - 18:37

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