20/08/2007

Martinique

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lundi 20 août 2007 (22h18) :
Martinique

SOLIDAIRE DE LA MARTINIQUE

Dans la nuit du 17 août, l’ouragan DEAN a touché l’île de la Martinique de plein fouet. Ce sont des vents soufflant à près de 200 km/h et des trombes d’eau qui ont saccagés l’île aux fleurs. Les dégâts sont considérables, les infrastructures (routes, réseaux EDF et télécommunications) détruites. De nombreuses maisons sont inhabitables. L’agriculture martiniquaise se retrouve exsangue après le passage du cyclone. Les bananeraies sont anéanties à 100%, il y a 70 % de pertes dans les plantations de cannes à sucre et les cultures vivrières ont également beaucoup soufferts. La banane est la principale richesse agricole de l’île et il faudra attendre 8 à 9 mois pour espérer une nouvelle récolte. Aux Antilles françaises, dont la plus grande part de l’activité est accrochée à la filière agroalimentaire, la banane constitue le véritable moteur économique. « Elle occupe un tiers de la surface agricole », expliquait en décembre 2006, notre ami Georges VENKATAPEN, le secrétaire général du CODEMA-MODEF (Comité de défense des métiers agricoles, affilié au MODEF), « et représente 62 % de la valeur de la production agricole ». Mais surtout, la banane constitue un indispensable poumon économique pour un territoire comme la Martinique, dont l’approvisionnement dépend étroitement des importations. Y compris sur le plan agroalimentaire, puisque la production locale couvre tout juste un cinquième de la consommation. Or sans la banane, culture d’exportation, les bateaux qui approvisionnent l’île repartiraient le plus souvent à vide : le coût du fret exploserait, et avec lui le coût de la vie. Réaction en chaîne : la banane est une production de main d’œuvre ; et sans les 14 000 emplois directs et indirects qu’elle génère, la Martinique et la Guadeloupe auraient vite fait de se trouver livrées à la misère qui ravage déjà de nombreuses îles antillaises.

Mévente et prix à la casse sont aussi le lot des producteurs antillais, victimes du racket de la grande distribution qui privilégie les importations de bananes industrielles d’Afrique, d’Amérique centrale et du sud à des prix de dumping. Nous nous souvenons des interventions de amis martiniquais au Congrès de Chantemerle (Juvénal REMIR et Georges VENKATAPEN) évoquant ces problèmes.

Au mois de mars dernier, au cours d’un séjour en Martinique, j’ai eu l’occasion de visiter la plantation de Juvénal à Basse Pointe. J’ai pu constater combien l’exploitation d’une bananeraie est un travail difficile qui demande de gros investissements. Il y a la chaleur, il faut sortir les lourds régimes (de 25 à 30 kg) à dos d’homme jusqu’aux traces dans des pentes très escarpées, puis les laver, trier et emballer dans des hangars à bananes dans une humidité permanente. Les journées d’un planteur commencent à 4 heures du matin et se terminent au coucher du soleil, on est loin des images de vacances (plages et cocotiers) des dépliants d’agences de voyage.

Le secrétaire d’Etat aux départements d’outre mer a promis une aide aux sinistrés, espérons que cela ne restera pas au stade de promesse, les producteurs martiniquais ont un urgent besoin de la solidarité nationale. Le MODEF sera vigilant et assure tous les sinistrés antillais de son soutien dans cette épreuve qui vient de les frapper très durement.

De : REYNAUD Georges MODEF
lundi 20 août 2007

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