20/08/2007

Pédophilie:les énormités de Sarko jugées dans Le Figaro.. si si

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"Créer un hôpital fermé pour pédophiles, c’est recréer le bagne de Cayenne !"
Propos recueillis par Vincent Fertey (lefigaro.fr).
Publié le 20 août 2007
Actualisé le 20 août 2007 : 19h55

INTERVIEW. Praticien hospitalier à la prison de la Santé, Sylvie Balanger critique les mesures prônées lundi par Nicolas Sarkozy.

Sylvie Balanger est praticien hospitalier responsable de l’unité fonctionnelle UCSA (Unité de consultations et de soins ambulatoires) de la prison de la Santé appartenant au service interne de l’hôpital Cochin.

Nicolas Sarkozy prévoit la mise en place d’hôpitaux fermés pour les pédophiles. Comment réagissez –vous à cette mesure ?

On peut recréer le bagne de Cayenne, mais ce n’est pas cela qui empêchera les pédophiles d’agir ! En effet, systématiser leur « ramassage » va à l’encontre de la manière dont il faut soigner ces populations. Seul un soin personnalisé du malade peut améliorer son état de santé. Il faut admettre que des hommes peuvent être attirés par des enfants, les prendre en charge en leur expliquant pourquoi cela n’est pas normal, leur faire prendre conscience de ce trouble et leur apporter les soins adaptés. Il n’y pas qu’une seule pédophilie mais plusieurs types de pédophilie. On ne peut pas gérer les personnes qui souffrent de ce trouble comme des pots de yaourt.

Quels sont les moyens à mettre en œuvre ?

La France vit dans une grande misère psychiatrique. Dans les prisons, il y a un manque cruel de moyens humains qui vient essentiellement d’une absence de reconnaissance dont est victime la profession des médecins de prison. Aujourd’hui, pour un médecin, passer par la case prison, c’est plutôt dévalorisant dans une carrière alors que nous avons les mêmes diplômes que les personnels exerçant en hôpital. Du coup, les difficultés de recrutement en médecins et infirmiers sont énormes. La prise en charge des détenus est un mode d’exercice difficile, avec des populations très défavorisées qui la plupart du temps n’ont jamais reçu de soins. Tant que la société ne reconnaîtra pas que cette profession est difficile, cela n’avancera pas.

Comment expliquer que Francis Evrard ait pu se faire prescrire du Viagra avant sa sortie de prison ?

La manière dont évolue le débat m’inquiète. On va responsabiliser un médecin qui a agi sans avoir accès au contenu de la fiche pénale du patient et qui donc n’était pas au courant de la dangerosité du détenu. Nous ne connaissons pas les motifs d’incarcération des personnes que l’on soigne.

Cela ne pose-t-il pas un problème pour certaines pathologies, comme la pédophilie ?

Comme le secret médical chez les médecins, il existe un secret judiciaire et pénal qui prévaut dans la justice. Il y a un parallélisme entre deux systèmes tenus par le secret. Ce médecin n’a donc commis aucune erreur médicale.

Nous agissons comme des médecins traitants. Le médecin se heurte à un obstacle majeur : la confidence et la confiance du patient qu’il a en face de lui. Concernant la prescription de Viagra, il convient de rappeler que ce médicament ne crée pas de pulsions, ni de désir sexuel. Il n’a d’effets que périphériques. Il favorise l’acte sexuel mais n’en est pas à l’origine. Selon son autorisation de mise sur le marché, il n’y a d’ailleurs pas de contre-indication pour les pédophiles. Qu’il prenne ou non du Viagra, un individu qui a des pulsions pédophiles aura toujours des pulsions pédophiles.

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