05/09/2007

OGM non déclarés dans le Gers

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Greenpeace dénonce la présence de cultures OGM illégales dans le Gers
LEMONDE.FR | 05.09.07 | 19h17

Les militants ont coloré en rose les bords du champ et ont porté plainte auprès du procureur d'Auch.

Greenpeace

Le maïs avait l'air en trop bonne santé, au milieu des cultures malmenées par un été pourri. De quoi mettre la puce à l'oreille des "détectives des champs" de Greenpeace, qui ont flairé le transgénique derrière les plants fièrement dressés. Quelques semaines plus tard, mercredi 5 septembre, une vingtaine de militants de l'association écologiste étaient sur place, dans le Gers, pour dénoncer l'existence d'une exploitation illégale et porter plainte contre X auprès du procureur de la république d'Auch. Pour bien marquer le coup, en experts des opérations coup de poing, les militants ont maculé de rose les plants en lisière du champ.


Ce que Greenpeace reproche à l'exploitant, ce n'est pas seulement d'utiliser des semences de MON-810, dont la culture est autorisée depuis la mise en œuvre, mi-mars, d'une directive européenne. Mais aussi de ne pas se conformer à la législation : depuis cette date, les exploitants sont dans l'obligation de déclarer au ministère de l'agriculture les parcelles transgéniques qu'ils cultivent.

Des informations que l'administration se charge de rendre publiques, en précisant, canton par canton et sans précisions sur l'identité des exploitants, le nombre d'hectares cultivés. Or, dans le canton de Samatan, où est située l'exploitation, rien. Officiellement, Samatan est vierge de toute parcelle OGM. La découverte par Greenpeace de plants OGM sur le canton, qui reste à confirmer, montrerait donc l'inexactitude des renseignements fournis par l'administration.

"99 % DES EXPLOITATIONS SONT DÉCLARÉES"

"L'Etat est totalement incapable de faire respecter la seule règle qu'il a établie, à savoir l'obligation de déclarer sa parcelle OGM", dénonce l'association, qui pointe la "vaste hypocrisie qui consiste à répéter que l'on peut contrôler les OGM en milieu ouvert."

Cette idée que l'Etat ne fait pas respecter la loi est jugée excessive par les autorités, qui reconnaissent toutefois qu'il y a eu dysfonctionnement. "Soit l'identification de la parcelle concernée a été mal faite, soit l'agriculteur n'a pas déclaré sa parcelle", explique Bruno Lion, en charge de l'agriculture à la région Midi-Pyrénées. Selon lui, le délai laissé aux exploitants pour se déclarer – entre le 15 mars et le 15 mai – n'était pas suffisant. "Peut-être aussi certains ont eu peur, ce qui n'est pas étonnant lorsque l'on voit les actions que mènent les anti-OGM, avance-t-il, rappelant que c'est dans notre région qu'un cultivateur s'est suicidé le mois dernier."

Surtout, explique la région, ces dysfonctionnements seraient "rarissimes". Pour Bruno Lion, "99 % des exploitations sont déclarées". La région rejette la responsabilité sur l'agriculteur, qui risque des sanctions.
Benoît Vitkine

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