23/10/2007

Seulement «rebelle», selon le parquet

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Une «peine de principe». Critiquant une procédure «ni faite ni à faire», le procureur a requis lundi deux mois de prison avec sursis à l'encontre de Florimond Guimard, militant du Réseau éducation sans frontières (RESF). L'instituteur comparaissait à Aix-en-Provence pour «violences contre agents» à la suite d'une manifestation contre l'expulsion d'un parent d'élève sans papiers, en novembre 2006.

Les faits se sont déroulés à l'aéroport de Marignane. Les policiers qui convoyaient le sans-papiers assurent que leur véhicule a été «poursuivi» et heurté par Florimond Guimard, au volant de sa voiture. L'accrochage aurait eu lieu autour d'un rond-point. «On a fait plusieurs fois le tour le temps de prendre des instructions, raconte le policier qui était au volant. C'est là que monsieur a essayé de nous bloquer et de nous percuter.»

«Le rond-point arrive juste après une ligne droite équipée de casse-vitesse, réplique le militant. Si j'avais voulu stopper la voiture de police, je l'aurais fait là.» Pour le procureur, les faits «ne sont pas constitués».

Episode deux, quelques minutes plus tard: une cinquantaine de militants, dont le prévenu, forcent le maigre barrage de dix policiers qui tentent d'empêcher l'accès au tarmac. Là, le parquet estime qu'il y a eu infraction, mais préfère parler de «rébellion» plutôt que de violences.
«M. Guimard s'oppose à l'action de policiers qui appliquent une décision de justice», estime le procureur. Les avocats de l'enseignant ont demandé la relaxe. Le jugement a été mis en délibéré au 21 décembre.


A Marseille, F. L.




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