Les soldes d'été aussi négatifs que la saison printemps-été
AFP
Par Bertille OSSEY-WOISARD AFP - Vendredi 1 août, 12h49
PARIS (AFP) - Les soldes d'été s'achèvent sur un bilan négatif, les commerçants n'ayant pas pu écouler tous leurs stocks malgré des rabais importants, à cause du resserrement des dépenses des ménages lié à la conjoncture économique difficile.
Les soldes ont démarré le 25 juin et se terminent le 2 ou le 5 août dans 83 départements. Dans les départements du littoral où les soldes ont démarré plus tard, ils s'acheveront au plus tard le 19 août.
Seuls les grands magasins parisiens ont pu tirer leur épingle du jeu, avec des ventes en hausse de 3% par rapport aux soldes d'été 2007.
A Paris, les boutiques indépendantes ont enregistré un chiffre d'affaires stable, selon la Fédération nationale de l'habillement (FNH). Cependant en province, les baisses atteignaient 15% chez les indépendants à Rennes, Lille, Toulouse et dans les régions du littoral où les touristes sont moins enclins à dépenser cette année.
Les grandes chaînes comme Zara, Benetton ou Celio ont en revanche enregistré des ventes en baisse de 3% par rapport aux soldes d'été 2007, qui étaient un bon millésime (+5% à 6% par rapport aux soldes d'été 2006).
Les hypermarchés et supermarchés sont restés stables ou ont vu leur vente baisser jusqu'à 3% au cours des 15 premiers jours des soldes, selon l'Institut français de la mode.
"La conjoncture est mauvaise, les gens n'ont pas envie de dépenser. J'ai peur que le second semestre ne permette pas de rattraper le premier, et qu'on finisse l'année en baisse par rapport à 2007", avance Lucien Odier, président de la Fédération des enseignes de l'habillement, représentant ces chaînes.
Les soldes ont tendance à s'essouffler depuis quelques saisons, face à la multiplication des promotions et à la montée en puissance des sites marchands internet, meilleur marché que les magasins.
Cette année, le secteur a également souffert de la conjoncture économique difficile, les consommateurs étant confrontés à la hausse des dépenses incompressibles (essence, alimentation). Cette situation les oblige à arbitrer, notamment en défaveur des pantalons, chaussures et autres chemises.
Dans ce contexte, les magasins ont commencé les soldes avec des rabais importants, de plus de 40% dès le premier jour. Pour attirer la clientèle devenue rare, certains ont même anticipé les soldes, à coup de promotions et de ventes privées dès début juin.
"Nous ne sommes plus dans l'hyperconsommation (de vêtements) d'il y a quelques années. Le consommateur achète utile: de meilleure qualité et donc plus cher", estime Frédéric Willems, responsable des affaires économiques à la fédération nationale de l'habillement, qui regroupe les boutiques d'indépendants.
Cette nouvelle donne oblige les commerçants à s'adapter. Les commandes de la saison printemps-été 2009 sont déjà passées, mais pour l'automne-hiver 2009-2010, les marchands vont réduire les quantités, selon M. Odier.
"Le secteur est en phase de mutation. Jusqu'à présent, la première commande aux fournisseurs représentait 80% de l'achat. Le reste était du réassort. Désormais, on va tendre vers une première commande qui représentera 60%", selon M. Willems.
L'adaptation est d'autant impérative que la Loi de modernisation de l'économie (LME), qui vient d'être votée à l'Assemblée, prévoit de nouvelles règles dans le commerce, avec une plus grande facilité pour écouler les fins de série.
La réforme prévoit également d'autoriser les commerçants à choisir librement deux semaines de soldes par an, en plus des deux périodes fixes nationales, qui seront réduites de six à cinq semaines, à partir de janvier 2009.
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