03/09/2008

Embuscade: Le Canard enchaîne acte II

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Le Canard enchaîné écrit le deuxième acte. Après avoir mis en cause, la semaine dernière, le manque de préparation et de précaution des responsables militaires français dans l'opération qui a coûté la vie à dix soldats en Afghanistan, l'hebdomadaire persiste. Il publie, dans son édition du 3 septembre, des extraits d'un rapport d'une cellule du renseignement qui accrédite sa thèse.









Le Canard enchaîné a l'habitude de mettre les pieds dans le plat. Ou de jeter un pavé dans la mare. Fidèle à ses habitudes, il récidive, une semaine après avoir mis sérieusement en doute les explications officielles de la "Grande muette" sur l'opération fiasco des militaires français en Afghanistan. L'hebdomadaire satirique maintient, dans son édition du mercredi 3 septembre, que quatre soldats ont été capturés et exécutés par les taliban le 18 août dernier.

Le journal publie des extraits d'un rapport confirmant, selon lui, les critiques sur la conduite de l'opération et les moyens mis à la disposition du détachement. A l'appui de la thèse sur la capture de soldats, démentie par les autorités militaires, Le Canard enchaîné précise que des corps ont été retrouvés alignés, comme les victimes d'un peloton.

Un seul cadavre taliban trouvé sur les lieux

Interrogé par l'hebdomadaire, un officier en poste au ministère de la Défense avance notamment que "les rebelles adorent la mise en scène" et "ont peut-être voulu faire des photos". Autre hypothèse, les cadavres auraient peut-être été mis de côté pour être emportés, avant que les occidentaux revenus sur les lieux des combats ne les en empêchent. En outre, l'hebdomadaire réaffirme que tous les soldats ne sont pas morts dans les premières minutes, comme l'ont affirmé le ministre de la Défense, Hervé Morin, et le chef des armées, le général Jean-Louis Georgelin, au lendemain de l'embuscade.

D'autres extraits du rapport, émanant d'une cellule de renseignement français, la Frenic (French national intelligence cell), semblent confirmer le retard avec lequel sont parvenus les renforts en combattants et en munitions. "Est-il normal que des professionnels s'engageant dans une opération de reconnaissance en profondeur de plusieurs jours soient à cours de munitions dès le premier accrochage?, s'interroge le journal. De même, les auteurs du document demandent pourquoi le "timing des engagements de riposte" a été "aussi mal géré avec si peu de matériel mis à disposition".

En réponse au général Benoît Puga, qui a estimé que les taliban avaient reçu une "sacrée raclée", évoquant 40 puis 80 tués dans leurs rangs, Le Canard enchaîné avance que les militaires français ont trouvé sur place un seul cadavre. Un nouveau pavé dans le marigot afghan, assurément, qui devrait occuper l'actualité mercredi. A moins que l'affaire corse tienne... le haut du pavé.

source : JDD,
Par Jérôme GUILLAS (avec Reuters)

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