Des ouvriers sur les chaînes de l'usine, où 1.000 emplois doivent être supprimés, se sont mis en grève avant la visite du chef de l'Etat, qui a finalement renoncé à les rencontrer. Après une rencontre avec les représentants syndicaux et le P-DG de Renault, il a toutefois affirmé que "le site ne fermerait pas".
Des ouvriers sur les chaînes de l'usine, où 1.000 emplois doivent être supprimés, se sont mis en grève avant la visite du chef de l'Etat, qui a finalement renoncé à les rencontrer. Après une rencontre avec les représentants syndicaux et le P-DG de Renault, il a toutefois affirmé que "le site ne fermerait pas".
Nicolas Sarkozy a renoncé, lundi 6 octobre, à rencontrer les ouvriers sur les chaînes de l'usine Renault de Sandouville, parce que, a-t-il dit, "il est difficile de rencontrer les salariés quand ils font grève", comme c'était le cas pour partie d'entre eux.
"Malheureusement, j'aurais bien voulu les rencontrer, mais comme il y a un mot d'ordre de grève, c'est difficile de rencontrer les salariés quand ils sont en grève", a expliqué le président de la République.
"Si j'étais venu sur les chaînes uniquement pour rencontrer ceux qui ne font pas grève, on m'aurait dit 'oui, vous choisissez la facilité, puisque vous ne rencontrez que ceux qui sont d'accord avec vous...' En accord avec toutes les organisations syndicales, j'ai décidé de revenir un jour où ils ne seraient pas en grève", a ajouté Nicolas Sarkozy.
Environ 300 grévistes
Le président "a regretté qu'il y ait eu une manifestation, et qu'il n'ait pas pu aller à la rencontre des salariés sur les chaînes", a pour sa part commenté Guy Vallot, secrétaire FO du comité d'entreprise, qui avait assisté à une réunion à huis clos entre Nicolas Sarkozy et les syndicats.
Une partie des salariés (environ 300) de l'usine Renault, où 1.000 emplois doivent être supprimés, avaient cessé le travail lundi matin à l'occasion de la venue du président de la République.
Une partie des grévistes s'étaient regroupés à l'appel de la seule CGT devant les portes de cette usine de 3.700 salariés. "Sarkozy, t'es foutu, les Renault sont dans la rue", ont scandé les manifestants qui ont allumé un feu de pneus et lancé des pétards.
Dans le rassemblement, figuraient des salariés de l'usine Renault de Cléon, près de Rouen et de sous-traitants comme Faurecia ou Plastic omnium. "Nous prenons acte de la construction d'un véhicule utilitaire en 2012 [annoncé par l'Elysée, mardi dernier, ndlr] mais nous nous interrogeons sur les volumes et sur ce que nous faisons d'ici là", a dit Fabrice Leberre délégué CGT.
"L'Etat travaille main dans la main" avec Renault
"Ce site ne fermera pas. Le président (de Renault, Carlos) Ghosn et Renault ont décidé d'y faire construire un véhicule utilitaire" en 2012, a déclaré Nicolas Sarkozy à la presse après une rencontre à huis clos de plus d'une heure à Sandouville avec les représentants syndicaux du site et Carlos Ghosn.
"L'Etat est un des actionnaires de Renault. L'Etat travaille main dans la main avec le management de Renault. J'ai voulu voir les salariés et les syndicats pour leur expliquer cela", a-t-il poursuivi.
Reçu mardi dernier à l'Elysée, le PDG de Renault s'est engagé devant le chef de l'Etat à assurer la pérennité de ses sites français, notamment celui de Sandouville, après l'annonce en juin de 4.000 départs volontaires sur les sites français du constructeur automobile.
Il a également annoncé que les syndicats seraient reçus cette semaine par le secrétaire d'Etat à l'emploi Laurent Wauquiez pour discuter de dispositions qui permettraient aux salariés de Sandouville "d'aller en formation avec 100% de leur salaire sans passer par la case chômage" ou encore de suivre une formation pendant qu'ils sont au chômage partiel "pour qu'il n'y ait pas de perte de pouvoir d'achat".
Nicolas Sarkozy a enfin indiqué qu'il allait étudier, avec ses partenaires de l'Union européenne (UE), la possibilité de "mettre en place des crédits à taux bonifiés pour aider l'industrie automobile européenne à s'adapter à la concurrence", comme viennent de le faire les Etats-Unis.
"L'industrie automobile en France, ce n'est pas foutu"
Le porte-parole du gouvernement, Luc Chatel, avait assuré lundi matin que cette visite du chef de l'Etat est faite pour porter le "message fort" que "l'automobile française, ce n'est pas fini".
Interrogé sur LCI sur la possible évocation par le président de la République, au cours de ce déplacement, de mauvaises nouvelles en matière d'emplois, Luc Chatel avait répondu: "Non, c'est pour porter des messages forts qui consistent à dire que l'industrie automobile en France, ce n'est pas fini, ce n'est pas foutu".
"C'est quand même un plan social"
De son côté, le secrétaire général de Force Ouvrière, Jean-Claude Mailly, avait déclaré lundi matin qu'il fallait "revoir le dispositif" de départs volontaires chez Renault, estimant que certains salariés vont dans les faits "être contraints à partir".
"Mille départs volontaires, ça me fait toujours rire jaune, c'est quand même un plan social", soulignait Jean-Claude Mailly, interrogé sur RMC/BFM-TV. "Il y en a qui vont être contraints à partir" et "il faut revoir le dispositif" de départs volontaires avait-il également estimé.
"Quelles garanties l'Etat, qui est actionnaire de Renault, est-il prêt à prendre pour que Sandouville continue à être là, et que les emplois soit protégés ?", avait-il ensuite demandé à l'intention de Nicolas Sarkozy.
Les syndicats de Renault ont voté vendredi dernier contre le plan prévoyant 4.000 départs volontaires en France, lors d'un Comité central d'entreprise (CCE) dont l'avis est consultatif, au cours duquel la direction a présenté des mesures d'accompagnement renforcées.
Les syndicats refusent de voter le plan
La CFDT, la CFE-CGC et FO ont voté contre ce plan. La CGT, voulant obtenir l'annulation du plan qu'elle assimile à des licenciements économiques dissimulés, n'a pas pris part au vote.
La CFDT et la CFE-CGC ont également voté contre les mesures d'accompagnement présentées vendredi, FO s'étant abstenue.
La direction de Renault n'a pas souhaité communiquer sur le contenu de ces mesures avant la tenue des comités d'établissements ce lundi et mardi. Dans un communiqué, elle a répété qu'elles concerneront "3.000 personnes non directement liées à la fabrication, auxquelles s'ajouteraient environ 1.000 personnes à l'usine de Sandouville".
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