L'Etat français est condamné pour ne pas avoir "protégé le droit à la vie" et pour traitements inhumains d'un détenu psychotique. Joselito Renolde est mort en 2000 trois jours après une tentative de suicide
NOUVELOBS.COM
La Cour européenne des droits de l'Homme à Strasbourg a condamné jeudi 16 octobre la France, au motif qu'elle n'a pas "protégé le droit à la vie" d'un détenu psychotique qui s'était pendu dans sa cellule. Joselito Renolde, appartenant à une famille de "gens du voyage", est mort en juillet 2000 dans une cellule disciplinaire, à l'isolement, dans la prison de Bois-d'Arcy en région parisienne, où il avait été placé après l'agression d'une surveillante. Trois jours avant son décès, il avait tenté de se suicider en se tailladant les bras.
Absence de surveillance
La Cour européenne estime que les autorités savaient que ce détenu souffrait de troubles psychotique susceptibles de le conduire à des actes d'automutilations. Elle se dit "frappée que malgré la tentative de suicide de Joselito Renolde et le diagnostic porté sur son état mental, l'opportunité de son hospitalisation dans un établissement psychiatrique n'ait même pas été envisagée". Selon la Cour, l'absence de surveillance de la prise quotidienne de son traitement a également été un facteur de son décès.
La France est aussi condamnée pour traitements inhumains, pour avoir placé en isolement et privé de toute visite cet homme qui a éprouvé angoisse et détresse "au point d'ébranler sa résistance physique et morale".
L'arrêt de la Cour européenne intervient après plusieurs cas de suicides de détenus adolescents et la révélation par l'Observatoire international des prisons (OIP) de la brutale augmentation (27%) des suicides décomptés au premier semestre 2008 par rapport à la même période de 2007 dans les prisons françaises.
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