22/01/2009

L'Assemblée sous tensions

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La réforme du travail législatif provoque une double crise politique. Le PS est remonté contre le président UMP de l'Assemblée, Bernard Accoyer. Lequel s'est fait tacler par le patron des députés UMP Jean-François Copé...





La crise s’est amplifiée mercredi à l’Assemblée nationale, après les vifs incidents de la nuit sur la réforme du travail législatif, le PS attaquant le président UMP Bernard Accoyer et boycottant la séance de questions au gouvernement.

La crise s’est doublée d’une forte tension entre le président de l’Assemblée et le chef de file des députés UMP, Jean-François Copé, après que ce dernier eut critiqué les ouvertures faites au PS.

Dans la matinée, le patron des députés socialistes, Jean-Marc Ayrault, a demandé au président de l’Assemblée «d’oublier qu’il est un président UMP» pour devenir «le président de tous les députés». «J’ai tendu la main, on ne l’a pas saisie… Il n’est pas trop tard», a-t-il plaidé.

Accusé par M. Accoyer d’avoir fait un «coup de force» provoquant «une crise» au sein de l’Assemblée, le PS en a renvoyé la responsabilité au président de l’institution.


La réforme du travail parlementaire, qui prévoit de limiter la durée des débats et le droit d’amendement, avait donné lieu dans la nuit à de vifs incidents à l’Assemblée: les députés PS y ont entonné La Marseillaise - fait inédit depuis 1947 - et réclamé la démission de M. Accoyer.

Ils ont ensuite quitté l’hémicycle pour protester contre un «bâillonnement» de l’opposition.

Monté à la hâte par la gauche, un clip vidéo diffusé en ligne résume la tumultueuse séance de la nuit. Le clip s’en prend à M. Accoyer, «président du passage en force, président partisan qui s’entête dans la négation de la démocratie».

Pour «sortir de cette crise», M. Ayrault a demandé que «les négociations s’engagent sur la base des propositions» faites la veille au soir: «que chaque président de groupe puisse lever la contrainte du +temps global+ à quatre reprises chaque année».

Exigeant une réponse positive, les députés PS ont mis à exécution leur menace de boycotter la séance des questions au gouvernement, une première.

En outre, le groupe PS a décidé que les deux vice-présidents PS de l’Assemblée ne présideraient désormais plus les séances. En revanche les socialistes continueront «de mener bataille» sur les textes à venir.

Pour tenter de dénouer une «situation politique grave, une crise au sein de l’Assemblée», M. Accoyer, soutenu par François Fillon, a fait une concession, qu’il devait concrétiser par écrit dans la soirée, en proposant un «dépassement» possible des débats de «dizaines d’heures». Le Premier ministre a appelé la gauche au retour «au calme et à la raison». En signe de soutien, les députés UMP ont accueilli sous les ovations M. Accoyer au perchoir.

Mais à l’extérieur, M. Copé s’est désolidarisé des propositions de M. Accoyer. D’après certains députés de sa majorité, M. Copé aurait contribué «à l’état de tension la veille».

«Ce n’est pas tel ou tel président de groupe qui dicte au président de l’Assemblée ce qu’il doit faire», a sèchement répliqué M. Accoyer. Mais pour le PS, malgré les promesses «la question est de savoir qui commande à l’Assemblée nationale, Accoyer ou Copé?», a demandé Jérôme Cahuzac.

Mercredi soir, alors qu’une petite poignée de députés ont terminé à la va vite l’examen de la réforme dont le vote est prévu le 27, la double crise était loin d’être dénouée: la Première secrétaire du PS, Martine Aubry, a relancé la charge contre M. Accoyer tandis que des députés de droite et de gauche prévoyaient une censure du Conseil constitutionnel.

(Source AFP)




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