L’Etat prêtera à nouveau prochainement de l’argent aux banques, a annoncé mercredi le président Nicolas Sarkozy lors de ses voeux aux parlementaires mercredi.
« Nous irons au-delà de la première tranche de fonds propres prêtés en décembre », a-t-il dit, assurant que « plus les banques ont des fonds propres, plus elles prêtent ».
Selon le chef de l’Etat, « les Français ont fait une bonne affaire » avec les 10,5 premiers milliards prêtés aux banques dans le cadre du plan de soutien décidé après le début de la crise, et rémunérés à un peu plus de 8% d’intérêts annuels.
« Nous irons au-delà de la première tranche de fonds propres prêtés en décembre », a-t-il dit, assurant que « plus les banques ont des fonds propres, plus elles prêtent ».
Selon le chef de l’Etat, « les Français ont fait une bonne affaire » avec les 10,5 premiers milliards prêtés aux banques dans le cadre du plan de soutien décidé après le début de la crise, et rémunérés à un peu plus de 8% d’intérêts annuels.
Lepoint.fr a interrogé Marc Touati, directeur général délégué et directeur de la recherche économique et financière de la société d'investissement Global Equities, sur les raisons de cette nouvelle aide de l'État au secteur bancaire français.
lepoint. fr : Quelle est la situation des banques en ce début d'année ?
Marc Touati : Les banques françaises sont en difficulté. Elles ont du mal à retrouver le chemin du crédit massif. Elles suppriment aussi actuellement leur activité de marché à risque. Si elles font moins de crédit et réduisent leurs activités de marché, il ne leur reste plus grand-chose... Elles ne peuvent pas se mettre à vendre des pizzas ! Toutefois, je ne crois pas à l'hypothèse d'un crédit crunch, c'est-à-dire à un effondrement du crédit. Il faut plutôt s'attendre à un rationnement du crédit en 2009.
lepoint.fr : Pourquoi alors aider à nouveau les banques ?
M. T. : Les banques françaises ont pris des risques inconsidérés. Cette annonce veut peut-être dire qu'il y a des cadavres dans les placards. Il existe encore certainement des créances douteuses qui vont certainement sortir bientôt. Le gouvernement cherche donc à éteindre l'incendie avant qu'il n'arrive. C'est un signal fort envoyé au marché pour éviter de nouveaux déboires aux banques. Je pense que la crise est en voie de résorption, mais la situation est toujours fragile et on ne peut pas se permettre une nouvelle claque comme celle de Lehman Brothers aux États-Unis.
lepoint.fr : Selon Sarkozy, renforcer les fonds propres des banques permettrait de consolider la distribution de crédit. Est-ce plausible ?
M. T. : Oui, certainement, puisque le volume de prêts que peuvent accorder les banques dépend de leurs fonds propres. Mais la mesure la plus efficace pour relancer le crédit reste la baisse des taux d'intérêt de la Banque centrale européenne (BCE). À 2,5 %, ils sont toujours trop élevés malgré la baisse conséquente déjà engagée. La zone euro raisonne encore comme si elle avait une croissance soutenue. D'ailleurs, les taux Euribor interbancaires à trois mois sont bien redescendus par rapport à l'été dernier, mais restent à un niveau élevé de 2,9 % [NDLR : un signe que la confiance que les banques s'accordent entre elles reste limitée]. Le problème, c'est que la baisse des taux d'intérêt de la BCE ne peut avoir d'effet que six à huit mois plus tard. Il ne faut pas être trop pressés.
lepoint.fr : Quelle peut être l'évolution de la conjoncture économique économique en 2009 ?
M. T. : On sous-estime la reprise. Quand elle sera là, elle sera forte. D'abord aux États Unis, comme d'habitude, puis en France en fin d'année. Il existe de nombreux éléments positifs qui n'ont pas encore été pris en compte par le marché : la baisse du prix du baril, la reprise de la baisse de l'euro, la baisse - encore insuffisante - des taux d'intérêt, l'adoption de plans de relance. En revanche, les trois prochains mois vont être très difficiles avec une cascade de mauvais indicateurs.
Marc Touati est économiste et directeur de la recherche économique et financière de la société d'investissement Global Equities. Il est l'auteur de Krach, boom... et demain ? Pour enfin comprendre la crise et l'économie mondiale, à paraître le 4 février chez Dunod.
lepoint. fr : Quelle est la situation des banques en ce début d'année ?
Marc Touati : Les banques françaises sont en difficulté. Elles ont du mal à retrouver le chemin du crédit massif. Elles suppriment aussi actuellement leur activité de marché à risque. Si elles font moins de crédit et réduisent leurs activités de marché, il ne leur reste plus grand-chose... Elles ne peuvent pas se mettre à vendre des pizzas ! Toutefois, je ne crois pas à l'hypothèse d'un crédit crunch, c'est-à-dire à un effondrement du crédit. Il faut plutôt s'attendre à un rationnement du crédit en 2009.
lepoint.fr : Pourquoi alors aider à nouveau les banques ?
M. T. : Les banques françaises ont pris des risques inconsidérés. Cette annonce veut peut-être dire qu'il y a des cadavres dans les placards. Il existe encore certainement des créances douteuses qui vont certainement sortir bientôt. Le gouvernement cherche donc à éteindre l'incendie avant qu'il n'arrive. C'est un signal fort envoyé au marché pour éviter de nouveaux déboires aux banques. Je pense que la crise est en voie de résorption, mais la situation est toujours fragile et on ne peut pas se permettre une nouvelle claque comme celle de Lehman Brothers aux États-Unis.
lepoint.fr : Selon Sarkozy, renforcer les fonds propres des banques permettrait de consolider la distribution de crédit. Est-ce plausible ?
M. T. : Oui, certainement, puisque le volume de prêts que peuvent accorder les banques dépend de leurs fonds propres. Mais la mesure la plus efficace pour relancer le crédit reste la baisse des taux d'intérêt de la Banque centrale européenne (BCE). À 2,5 %, ils sont toujours trop élevés malgré la baisse conséquente déjà engagée. La zone euro raisonne encore comme si elle avait une croissance soutenue. D'ailleurs, les taux Euribor interbancaires à trois mois sont bien redescendus par rapport à l'été dernier, mais restent à un niveau élevé de 2,9 % [NDLR : un signe que la confiance que les banques s'accordent entre elles reste limitée]. Le problème, c'est que la baisse des taux d'intérêt de la BCE ne peut avoir d'effet que six à huit mois plus tard. Il ne faut pas être trop pressés.
lepoint.fr : Quelle peut être l'évolution de la conjoncture économique économique en 2009 ?
M. T. : On sous-estime la reprise. Quand elle sera là, elle sera forte. D'abord aux États Unis, comme d'habitude, puis en France en fin d'année. Il existe de nombreux éléments positifs qui n'ont pas encore été pris en compte par le marché : la baisse du prix du baril, la reprise de la baisse de l'euro, la baisse - encore insuffisante - des taux d'intérêt, l'adoption de plans de relance. En revanche, les trois prochains mois vont être très difficiles avec une cascade de mauvais indicateurs.
Marc Touati est économiste et directeur de la recherche économique et financière de la société d'investissement Global Equities. Il est l'auteur de Krach, boom... et demain ? Pour enfin comprendre la crise et l'économie mondiale, à paraître le 4 février chez Dunod.
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