L'Irish Daily Star – populaire – affiche en "une" une pierre tombale sur laquelle est inscrite : "30 septembre 2010, Ireland R.I.P. Notre futur assassiné par des 'branleurs' de banquiers et des politiciens stupides."
.Le gouvernement irlandais à l'agonie
LEMONDE pour Le Monde.fr | 23.11.10 | 11h13
Dublin, envoyée spéciale - L'appel à l'aide de l'Irlande a déjà fait une victime : le gouvernement. Le premier ministre, Brian Cowen, a annoncé, lundi 22 novembre, la dissolution du Parlement et des élections législatives anticipées, pour début janvier. Vingt-quatre heures après avoir demandé le soutien du Fonds monétaire international (FMI), de l'Union européenne (UE) et de la Banque centrale européenne (BCE) pour sauver l'Etat irlandais de la faillite, M. Cowen a tiré les conséquences de son désaveu.
Il était temps. Des syndicats avaient appelé à la "désobéissance civile" en cas de non retrait du gouvernement. La cote de popularité du premier ministre, le Taoiseach (prononcer "Tichok" en gaélique) avoisine les 11 %. Les ministres se font insulter sur les plateaux de télévision. Les médias ne tarissent pas sur la culpabilité du parti gouvernemental de centre droit, le Fianna Fail, et de M. Cowen lui-même, qui fut chargé du portefeuille des finances avant d'être à la tête du pays. L'un et l'autre sont jugés largement responsables de la faillite du "Tigre celtique".
L'opposition et l'opinion publique leur reprochent d'avoir conduit le pays à accepter l'aide humiliante des institutions internationales, laquelle implique un nouveau plan d'austérité douloureux.
Devant les grilles qui abritent le bureau du premier ministre, lundi, un groupe de manifestants du Sinn Fein (gauche radicale et nationaliste) criaient à la "reddition", à la "trahison", à la "vente du pays". Les médias titrent depuis plusieurs jours sur le déshonneur de l'indépendance perdue.
VIVE ÉMOTION ET SENTIMENT DE DÉSHONNEUR
Même les plus sages vont jusqu'à voir dans l'aide internationale la remise en cause de la victoire des fondateurs de la république d'Irlande. "Est-ce pour cela que les hommes de 1916 sont morts ?, demande le prestigieux Irish Times. Pour l'aumône d'un chancelier allemand et quelques shillings de sympathie du chancelier britannique ?"
La coalition gouvernementale, composée du Fianna Fail et des Verts, a commencé à se fissurer de l'intérieur. John Gormley, le chef des écologistes, a provoqué un coup de théâtre en déclarant en conférence de presse, lundi, que "le temps était venu de convoquer des élections législatives pour la deuxième quinzaine de janvier 2011". Signe de la cacophonie ambiante, le ministre Fianna Fail des finances, Brian Lenihan, se prévalait au même moment, devant des journalistes, du "soutien indéfectible des Verts", qui disposent de six députés au Parlement.
Le premier ministre veut honorer deux échéances "importantes", selon ses termes, avant de "permettre au peuple de décider qui doit prendre les rênes du pays". D'abord la présentation, mercredi, du plan d'austérité sur quatre ans : 15 milliards d'euros d'économies (dix milliards de baisse des dépenses publiques et cinq milliards de hausses d'impôts), soit près de 10 % du produit intérieur brut (PIB), et alors que les Irlandais en sont déjà à leur troisième budget de rigueur.
Le plan devrait comporter la réduction du nombre de fonctionnaires, la hausse des impôts sur le revenu, des coupes dans les allocations chômage et familiales, la baisse du salaire minimum.
"GRAVES TROUBLES SOCIAUX"
Ensuite le vote du Parlement, le 7 décembre, sur le budget 2011. Du vote du budget, première étape du plan d'austérité pour réduire les déficits et rassurer les marchés, dépendra l'activation du plan d'aide du FMI, de l'UE et de la BCE. Or l'approbation du budget est loin d'être gagnée. Le gouvernement a besoin des votes des six députés écologistes et d'une poignée de députés indépendants, dont deux ont menacé de lui retirer leur soutien. Il ne dispose que d'une courte majorité de trois sièges et une élection législative partielle dans le nord-ouest, jeudi 25 novembre, devrait lui en faire perdre un de plus.
Pour couronner le désordre ambiant, les opposants au Fianna Fail peinent à s'entendre entre eux. Les Verts, liés par la coalition gouvernementale, souhaitent que les élections n'aient pas lieu avant le mois de janvier. Le Fine Gael, le Labour ou le Sinn Fein demandent, eux, une dissolution immédiate du Parlement, au risque de retarder le vote crucial du budget 2011.
Au terme du scrutin, le Labour (centre gauche) devrait former un nouveau gouvernement de coalition avec le Fine Gael (centre droit). En attendant, les syndicats ont prévenu que l'Irlande était "au bord de graves troubles sociaux". Ils ont appelé à une manifestation contre l'austérité le 27 novembre à Dublin.
Marion Van Renterghem
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