Nicolas Sarkozy est le seul des candidats sollicités par AIDES, principal acteur
associatif de la lutte contre le sida, à n’avoir ni répondu à nos revendications
ni accepté de nous rencontrer.
Le 31 janvier, Christian Saout, président de AIDES, faisait parvenir un courrier
à Nicolas Sarkozy où il l’invitait à agir « pour que le thème de la lutte contre
le sida ne soit pas absent de la campagne présidentielle ».
Dans cette lettre, Christian Saout sollicitait un rendez-vous avec Nicolas
Sarkozy afin d’ « échanger sur l’épidémie de sida et les moyens à mettre en
œuvre pour la faire reculer ». Il lui proposait par ailleurs de se prononcer «
le plus rapidement sur nos propositions ».
Depuis début février, par mail et par téléphone, AIDES a cherché de nombreuses
fois à entrer en contact avec l’équipe de campagne du candidat de l’UMP.
Mi-février, après avoir été baladé de postes téléphoniques en postes
téléphoniques, un membre de AIDES obtenait enfin une réponse : « c’est en cours
de traitement ». C’était un petit pas pour la lutte contre le sida, mais un pas
de géant pour celui qui cherchait depuis des jours à ce que quelqu’un de l’UMP
veuille bien lui parler.
Depuis un mois, rien de nouveau, si ce n’est un mail laconique d’un membre de
l’équipe de campagne de Nicolas Sarkozy, en date du 5 mars : « Nous avons bien
reçu votre campagne et vous devez savoir tout l'intérêt que nous portons à la
lutte contre les discriminations. Bien cordialement. »
Ce message était une réponse à celui que AIDES avait envoyé avec le visuel de
Nicolas Sarkozy : « voteriez-vous pour moi si j’étais séropositif ? »
Avoir enfin un message de l’UMP nous a redonné espoir, et nous en avons profité
pour faire parvenir à ce collaborateur une copie de la lettre envoyée le 31
janvier et l’ensemble de nos revendications.
Deux semaines plus tard, Nicolas Sarkozy et son équipe n’ont toujours pas eu le
temps de nous écrire. A ce stade, un simple message, du genre « Nicolas Sarkozy
est très occupé. Nous vous contacterons prochainement » nous aurait presque
suffit.
Il faut donc bien se rendre à l’évidence, Nicolas Sarkozy n’en a rien à cirer
des séropositives et des séropositifs.
Nicolas Sarkozy est le seul des candidats sollicités par AIDES, principal acteur
associatif de la lutte contre le sida, à n’avoir ni répondu à nos revendications
ni accepté de nous rencontrer.
"Voteriez-vous pour moi même si j'en ai rien à cirer du sida ?"
1 commentaire:
Voici ce qui complète l'afaire "Sida/Sarko"
A lire sur le site d'Aides
Bien cordialement.
A propos des réponses de Nicolas Sarkozy
Le 28 mars, quelques heures avant que le Grand Journal de Canal + ne mette en avant notre campagne d’affiches, les réponses de Nicolas Sarkozy à nos revendications nous sont parvenues.
L’équipe de campagne de Nicolas Sarkozy vient donc enfin de nous envoyer les réponses de son candidat à nos revendications. Notre affiche « voteriez-vous pour moi même si j’en ai rien à cirer du sida ? » n’a en conséquence plus lieu d’être.
Il aura quand même fallu deux mois à Nicolas Sarkozy pour nous répondre, pour répondre aux interrogations de centaines de milliers de personnes concernées par le sida. Nul doute que nous avons affaire à des réponses de qualité ! Revue de détail.
Sur la mise en place de programmes d’échanges de seringues en prison : il n’y est pas favorable, mais « il appartiendra aux ministres concernés, si je suis élu, de prendre les décisions adéquates en la matière ». Petite ouverture donc.
Sur la revalorisation de l’allocation adulte handicapée (AAH) à hauteur du Smic : Il y est opposé, le Smic étant une « contrepartie du travail », pas une allocation. Il propose cependant de revaloriser l’AAH de 25%, ce qui la porterait à environ 760 euros. On est encore loin d’un revenu décent.
Sur l’extension de la loi de 1987 sur l’obligation d’emploi aux personnes souffrant d’affections de longue durée, il est contre et préfère « accélérer et uniformiser l'examen des dossiers présentés devant les COTOREP pour que les malades du sida puissent bénéficier de l'AAH et donc entrer dans le quota d'emploi afférent à ce statut ». C’est à une « rupture tranquille », mais alors vraiment très tranquille que l’on a affaire ici.
A la place du mariage entre personnes de même sexe, il propose une « nouvelle forme d’union civile » ; à la place de l’adoption plénière que nous revendiquons pour les couples de même sexe, il défend « la création d’un statut de beau-parent ».
Au sujet de l’Aide médicale d’Etat et de son remplacement par la CMU pour toute personne précarisée résidant en France : hors de question. Nicolas Sarkozy n’a de toute façon « aucune leçon à recevoir », puisqu’en tant que ministre de l’Intérieur, il a délivré en 2006 plus de cartes de séjour à des étrangers malades que son prédécesseur socialiste en 2001.
Avec les réponses de Nicolas Sarkozy, on a donc affaire à un champ lexical très développé : « contre », « pas favorable », « opposé »… Il faut reconnaître cependant qu’il n’est pas opposé à toutes nos revendications. Il est ainsi « évidemment favorable au développement du Femidom et du préservatif à 20 centimes d’euros ».
Si nous sommes ravis que Nicolas Sarkozy ait finalement daigné nous répondre, nous ne le félicitons pas pour ses réponses. Plusieurs d’entre elles sont en effet contraires à notre aspiration d’avancer vers une société qui respecterait la dignité des personnes séropositives, qu’elles soient nées ici ou ailleurs, une société plus respectueuse des différences. Une société plus tolérante.
Enregistrer un commentaire