Les enfants ont été rendus à leurs parents après qu'un examen médico-légal a établi que l'enfant n'avait pas subi de sévices.
Catherine Keller, infirmière à la maison de retraite de Belpech, a déclaré samedi à l'Associated Press que son mari Stéphane et elle-même avaient l'intention de porter plainte. "Notre avocat (Me Yves Férès, Carcassonne, NDLR) attend le retour de vacances du procureur pour lui communiquer l'ensemble des pièces du dossier", a confié la mère. "Nous ne voulons pas engager des poursuites qui ne pourraient pas aboutir, voire qui pourraient se retourner contre nous".
Les deux fillettes, âgées de deux ans et demi et trois ans et demi, avaient été placées dans deux familles d'accueil distinctes entre le 24 mai et le 8 juin sur la base d'une lettre de dénonciation accusant le père de pédophilie sur la plus jeune de ses filles.
Selon le courrier parvenu au parquet de Carcassonne, la plus petite des deux soeurs aurait été surprise le 10 mai par une employée de la crèche en train d'enfoncer une brindille dans les fesses de son doudou. Elle aurait dit: "Papa a mis son kiki dans mon kiki".
Catherine Keller s'est étonnée que le délateur ait mis du temps à envoyer la lettre. "Si on juge un enfant en danger, on n'attend pas quinze jours. Cela semble le temps nécessaire pour bien ficeler un règlement de compte", a-t-elle souligné, précisant que la lettre n'était pas anonyme. Selon elle, son auteur l'a signée mais ne décline pas son état civil. "Les services de gendarmerie m'ont déclaré avoir identifié la personne qui a rédigé la lettre".
Le père siège depuis un an au conseil d'administration de la crèche de Belpech, gérée par l'association Familles Rurales. D'après Mme Keller, ses positions n'auraient pas plu à tout le monde. "Il a dit qu'il ne comprenait pas que la directrice ne soit présente que deux jours par semaine. D'autre part, il s'étonnait que des atteintes soient portées à certaines employées pour les faire licencier", a-t-elle poursuivi. L'enquête pénale suit son cours. Pour déterminer si la fillette devait être auditionnée par la gendarmerie, Catherine Keller a amené vendredi sa fillette chez un pédopsychiatre de Narbonne.
Cette mère de famille a dénoncé "un emballement des procédures qui n'a pas lieu d'être". "Une enquête préalable aurait évité tout ça. On ne comprend pas les motivations qui ont mené à ce signalement", a-t-elle confié. Et d'ajouter: "Je n'ai aucun doute sur mon mari. Notre couple est plus solide que jamais. Nous ne sommes pas des parents parfaits, mais nous ne sommes pas des parents maltraitants. Nous aimons nos enfants". Depuis leur retour au domicile familial, les deux fillettes sont, d'après leur mère, "perturbées". "L'angoisse de la séparation est exacerbée", conclut-elle. AP
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