15/06/2007

Pseudo concertation

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jeudi 14 juin 2007, 14h55
Université: les protestations sur les modalités de la concertation se multiplient

PARIS (AP) - Plusieurs syndicats critiquent les modalités de la concertation lancée par la ministre de l'Enseignement supérieur Valérie Pécresse sur l'autonomie des universités, qui doit prendre fin le 22 juin avant la présentation d'un projet de loi au Parlement en juillet. Certains fustigent une "opération de communication".

"Ce que la ministre nomme concertation n'est qu'une opération de communication", dénonce ainsi le Syndicat national de l'administration scolaire, universitaires et des bibliothèques (SNASUB), dans un communiqué diffusé jeudi.

"Au-delà de la volonté affichée très médiatiquement de dialogue social, la réalité de la concertation est tout autre. Lors des trois premières séances, et malgré une demande quasi-unanime des syndicats, aucun texte écrit, aucune fiche sur les orientations du gouvernement concernant le projet de loi sur l'autonomie et la gouvernance n'ont été remis aux organisations", déplore le syndicat.

Il rappelle que "la communauté universitaire s'est exprimée à peu près unanimement pour demander que la loi ne soit pas votée en juillet et que la discussion puisse d'abord avoir lieu sur les priorités et le calendrier des mesures à prendre".

Pour le SNASUB, "une vraie concertation exigerait que la ministre fasse connaître très rapidement ses intentions et qu'un temps suffisant soit donné pour permettre le débat le plus large sur ses propositions. La ministre a indiqué que des pistes de réflexion pourraient être connues la semaine prochaine", précise l'organisation syndicale.

De son côté, l'Union nationale des étudiants de France (UNEF) estime que "la discussion ne peut se poursuivre sur les seules orientations politiques" et "demande au gouvernement qu'un texte soit présenté dans les plus brefs délais afin que des concertations sérieuses puissent s'engager dans les groupes de travail".

Plus radical, le SNESUP, principal syndicat des enseignants du supérieur, a appelé dès vendredi dernier à préparer des grèves et des manifestations unitaires pour la rentrée universitaire et a menacé de rompre la concertation entamée depuis le 31 mai avec la ministre.

Comme le SNASUB, le Syndicat national de l'enseignement supérieur (SNESUP-FSU) dénonce "l'entreprise de communication du gouvernement Sarkozy-Fillon-Pécresse, ses pseudo-concertations", et "l'absence de communication des avant-projets de textes que le gouvernement entend soumettre au Parlement".

Sur le fond, cette organisation syndicale estime que "la prétendue autonomie renforcée, que le gouvernement entend mettre en place avec un calendrier accéléré, vise à faire exploser les cadres nationaux des diplômes, des statuts des personnels, l'unité du service public d'enseignement supérieur". AP

god/sb

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