Amnesty défend sa position sur l'avortement face aux critiques du Vatican
LONDRES (AP) - Répondant aux critiques du Vatican, Amnesty International a défendu jeudi sa décision de soutenir l'accès à l'avortement pour les femmes victimes de viol, d'inceste ou de violences et en cas de risques pour la santé de la mère.
Le cardinal Renato Martino, président du Conseil pontifical Justice et paix, avait appelé mercredi les catholiques à cesser de faire des dons à Amnesty International en raison de la nouvelle position de l'organisation de défense des droits de l'homme sur l'avortement.
Depuis avril, Amnesty a renoncé à sa neutralité sur la question en raison d'une "pandémie de violences contre les femmes", explique Kate Gilmore, secrétaire générale adjointe de l'organisation. L'ONG défend désormais la possibilité d'avorter pour les femmes en danger.
"Nous devons proposer une réponse pour les grossesses résultant de violences", souligne Mme Gilmore. "Si vous êtes enceinte à la suite d'un viol, vous devriez (...) avoir la possibilité de faire le choix de poursuivre ou non cette grossesse."
"Amnesty International s'est clairement prononcée jeudi en faveur du droit des femmes et des jeunes filles à ne pas subir de menaces ni de contraintes lorsqu'elles exercent leurs droits sexuels et reproductifs", souligne l'organisation dans un communiqué.
"Partout dans le monde, des millions de personnes de confessions différentes et aux croyances diverses font individuellement des dons à Amnesty International", note Mme Gilmore. "Parmi ces dons, nous sommes heureux de recevoir ceux de personnes de confession catholique."
"Nous espérons que les gens du monde entier qui ont des convictions continueront de soutenir activement le combat d'Amnesty International contre la torture, contre la peine de mort, et en faveur d'une bonne administration de la justice y compris pour les femmes et les jeunes filles", ajoute Mme Gilmore.
Amnesty précise qu'elle n'approuve ni ne réprouve l'avortement. Mais l'organisation, basée à Londres, entend "défendre la possibilité pour les femmes d'avorter en respectant un délai maximum raisonnable lorsque leur santé ou leurs droits humains sont en danger." Amnesty s'oppose par ailleurs depuis longtemps à l'avortement forcé. AP
lma/v/com
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