En s’attaquant au droit de grève dans les transports en commun, et de façon plus étendue à d’autres professions par la suite comme l’annonce déjà le premier ministre, le gouvernement porte une atteinte au droit de grève constitutionnel. Ce faisant il se prive, ainsi que la population, d’alertes sociales qui permettent de corriger des problèmes institutionnels.
La fédération des syndicats SUD Santé Sociaux s’insurge contre le fait que le premier ministre se serve de l’exemple des hôpitaux pour justifier de la non atteinte au droit de grève de son projet de texte de loi.
En effet le service minimum, et un droit de grève très limité, s’applique déjà sur les personnels soignants qui ont tenté en vain d’alerter par tous les moyens les pouvoirs publics et les usagers sur les conséquences des mesures prises ces dernières années : restructurations hospitalières, plan hôpital 2007, nouvelle gouvernance et bien sûr les modalités d’application sans moyens de la RTT et la mise en place du compte épargne temps.
A ce sujet, et alors que le rapport ACKER est connu du ministère de la santé et de nos gouvernants depuis six mois, ceux-ci auront laissé filer, privilégiant les échéances électorales, pour dévoiler l’existence d’un problème alors qu’il est déjà trop tard pour y remédier sans conséquence pour les budgets de l’état et de la sécurité sociale et le portefeuille des citoyens. Pire c’est le fonctionnement même de l’hôpital public qui est mis en danger, et donc sa mission dans le cadre de la santé publique. De plus la pénurie de professionnels s’aggrave sans que la démographie des professions ne permette d’envisager un avenir ni une solution. Tout cela faute de prendre au sérieux les critiques et l’alerte des personnels concernés.
Notre premier ministre " prend conscience " !!! Qu’il y a des infirmières, et d’autres personnels qui ne sont pas rémunérées pour le travail qu’ils effectuent et s’engage a régler cette situation qui met à mal le dogme présidentiel, " travailler plus pour gagner plus ". Au bas mot le coût sera de trois milliards et demi d’euros ! Chiche !
SUD Santé Sociaux considère que non seulement il n’y a pas lieu d’étendre les restrictions du droit de grève à des professions qui ne mettent pas en péril la vie de nos concitoyens, mais de plus qu’il y a à renforcer les moyens d’alerte des professions qui sont déjà concernées par ces mesures. Et non comme cela a été fait ces dernières années en supprimant les instances représentatives comme en supprimant conseil supérieur des professions paramédicales pour lui substituer des ordres professionnels et bafouer toute instance démocratique de représentation.
Source/auteur : http://www.solidaires.org/
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire