17/07/2007

Fonctions Publique: Tous aux abris, ça va faire mal !

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Fonction publique: le gouvernement laisse les syndicats sur leur faim
AP
Par JeanMarie Godard AP - il y a 21 minutes

PARIS - Le ministre du Budget Eric Woerth a annoncé, mardi, la tenue à la rentrée de quatre "conférences" préparatoires à une réforme de la Fonction publique -dont une sur le pouvoir d'achat des fonctionnaires- laissant sur leur faim les syndicats qui exigent l'ouverture de "véritables négociations salariales", et dénoncent les suppressions de postes prévues en 2008.

Le ministre, qui rencontrait les syndicats en compagnie du secrétaire d'Etat à la Fonction publique André Santini, mardi à Paris, a rappelé qu'un fonctionnaire partant à la retraite sur deux en 2008 ne serait pas remplacé, soit une économie d'un milliard d'euros en année pleine selon Eric Woerth.

La moitié de ces "économies réalisées sur la masse salariale", bénéficiera aux agents, a-t-il assuré. Le ministre a également souligné que les fonctionnaires "qui voudront travailler plus pour gagner davantage", pourront faire des heures supplémentaires qui seront défiscalisées, au même titre que les salariés du privé.

Quant aux conférences qui démarreront à la rentrée prochaine et devraient durer jusqu'au printemps 2008, elles porteront respectivement sur "les valeurs de la Fonction publique et les attentes vis-à-vis du service public", le pouvoir d'achat des fonctionnaires, le dialogue social, et enfin sur les "parcours professionnels au sein de la Fonction publique".

Mais le ministre a fermé la porte à toute discussion sur les suppressions de postes prévues en 2008. "Un sur deux non remplacé, ce n'est pas le fruit d'une négociation, c'est un principe", a-t-il déclaré devant les journalistes après sa rencontre avec les syndicats.

Et au sujet de la revendication unanime des syndicats d'une ouverture de "véritables négociations salariales" sur la base d'une revalorisation du point d'indice (qui sert à calculer le salaire de base de l'ensemble des fonctionnaires), Eric Woerth a expliqué que le gouvernement se refusait à discuter sur ce seul critère. "Le point d'indice aujourd'hui, c'est un quart de l'évolution salariale", a-t-il dit.

"Sur toutes les questions importantes, nous n'avons obtenu aucune réponse", a estimé Charles Bonissol, porte-parole de la fédération CGC des fonctionnaires à la sortie de la réunion.

"Je n'ai pas entendu de réponse aux questions que nous avons formulées", a renchéri le secrétaire général de la Fédération syndicale unitaire (FSU, premier syndicat de la Fonction publique d'Etat) Gérard Aschieri.

"Sur l'emploi, on continue sur la voie du non-remplacement d'un fonctionnaire sur deux partant à la retraite sans aucune concertation. Sur les salaires, aucun des propos tenus ne laisse entendre qu'il y aura une amélioration du pouvoir d'achat", a-t-il poursuivi, avant de prévenir: "On ne se contentera pas de participer aux conférences. On va essayer de mobiliser avec les autres syndicats".

Pour Gérard Noguès (FO), "nous annoncer officiellement la tenue d'une conférence sur le pouvoir d'achat ne veut pas dire ouvrir des négociations salariales. Et en plus, le gouvernement conditionne l'évolution du pouvoir d'achat aux économies faites sur le non-remplacement des fonctionnaires".

"Le gouvernement veut avancer sans vagues", a-t-il poursuivi. "Nous, on n'est pas pour faire un rapport de force systématique, encore faut-il qu'on avance sur quelques points, notamment les salaires".

L'Union générale des fédérations de fonctionnaires-CGT (UGFF-CGT), de son côté, "pourrait réserver sa participation" aux conférences selon son secrétaire général Jean-Marc Canon.

"La CGT est prête à négocier, à participer aux conférences", a-t-il dit, "mais pas dans n'importe quelles conditions. La CGT pourrait réserver sa participation si les dés sont pipés, et si les conférences devaient servir d'alibi aux orientations d'une politique générale que nous contestons". AP

god/cov/cr

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