23/07/2007

L’exil fiscal de Johnny : rendez l’argent aux collectivités locales !

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L’impôt: l’acquitter tard fait mal.

Le titre de ce billet peut vous paraître incongru, mais lisez à cet égard l’article Hallyday, sur l’air de l’ingratitude publié par l’avocat Bruno Kern, Le Monde, édition datée du 23 décembre 2006, extrait : “Rappelons-nous : rien n’était trop beau pour la “tournée des stades”. Johnny a ainsi chanté en 2003 dans vingt-trois des plus beaux stades de football, dont vingt et un en France :

sait-on qu’il a reçu, pour ce faire, plus de sept millions d’euros (7 millions €) payés, d’une manière ou d’une autre, par le contribuable de chacune des villes traversées ? [...]

Alors, au moment où il décide de s’expatrier en Suisse, il serait peut être utile que les collectivités lui rappellent ce qu’elles lui ont généreusement versé sur des fonds publics...”
Pensez aussi à cette maxime de Jules Renard : "Si l’argent ne fait pas le bonheur, rendez-le !"
L’actualité budgétaire m’a donné l’idée de ce pastiche d’une chanson de Johnny :

“Toute la vie il a chanté avec sa guitareParfois simplement au fond d’un vieux caféIci bien peu de soleil, la Suisse... c’est mouilléDe France, les riches, patriotes, s’en vont ; lui va un’ nouvel’ fois se déclarer

C’est la dernière déclaration d’un contribuable blessé,
Etre là à Gstaadt (1) loin de Jean-François Copé
,Ce type bizarre qui ne veut jamais dégrever,

Tout ça n’est pas normal, la France : la quitter tard fait... mal

La France qui taff’ dur le soir mêm’ si c’est parfois au noirElle sourit mais Johnny, lui, a le blues,On lui demande chaque année la même déclarationLa même déclaration qui est toute son histoire

Son dernier redressement traîne sur la table du jardin,Le fisc empile tous ces contrats pour mieux les balayer
C’est toute une histoire qu’il voudrait oublierTout ça n’est pas normal, l’impôt : l’acquitter tard fait... mal (2)
Il y a pas si longtemps, pas très longtempsIl raquait sans pouvoir s’en exonérerMalgré les journées où il perdait sa viePour voir arriver les polyvalents (3) quand venait la nuit
Sa femme il attend qu’elle se vête,Qu’elle couvre son arrière-train avant qu’le dernier TGVN’les emporte vers leur paradis helvète,Tout ça n’est pas normal, la France : la quitter tard fait mal
Johnny a le moral et le portefeuille en berne (4)L’impôt : l’acquitter tard fait mal”
Michel Frontère
(libre adaptation d’après Etienne Roda-Gil - Tony Joe White de La Guitare fait mal [5])
Notes
(1) nom de la station de Suisse où Johnny a choisi de s’installer
(2) en cas de retard de paiement l’impôt peut être majoré de 10 %
(3) agent des impôts
(4) Gstaadt appartient au canton de Berne
(5) cette chanson a une longue histoire : en 1979, Claude Lemesle écrit Le Marché aux puces pour Joe Dassin, qui, la même année, part aux Etats-Unis enregistrer l’album Blue country ; parmi les musiciens qu’il rencontre figure Tony Joe White qui décide d’adapter Le Marché aux puces qui devient The Guitar don’t Lie ; dans la foulée Joe Dassin l’enregistre aussi, toujours en anglais. Enfin, en 1991, Etienne Roda-Gil traduit ce titre en français, La Guitare fait mal, pour Johnny Hallyday, qui le reprendra sur scène en 1992 à Bercy (décidément on n’en finit pas avec les impôts !) accompagné de Luther Allison un formidable bluesman américain disparu en 1997

par Michel Frontere

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