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AFP - Mardi 17 juillet, 16h55
PARIS (AFP) - Le Conseil de Paris a adopté mardi le projet de révision du schéma directeur de la région d'Ile-de-France (SDRIF), apportant son soutien au conseil régional, à l'origine du projet, dans le bras de fer qui l'oppose à Nicolas Sarkozy sur ce dossier.
Le groupe PS, les Verts et les communistes se sont prononcés pour. Le Modem s'est abstenu, mais la surprise est venue du groupe UMP qui s'est lui aussi abstenu, alors que depuis plusieurs jours les responsables de la majorité présidentielle multiplient les critiques contre ce document.
Il n'y a eu que quelques voix contre, dont l'une d'un élu Nouveau centre.
Jeudi dernier, le Premier ministre François Fillon avait demandé au président de la région Ile-de-France de surseoir au lancement de l'enquête publique sur le SDRIF, qui aura lieu du 15 octobre au 8 décembre. Selon lui ce document n'est pas en l'état "compatible" avec l'objectif de "traduire une véritable ambition politique" pour la région capitale.
M. Fillon relayait ainsi les critiques exprimées fin juin par le président de la République Nicolas Sarkozy qui, relançant l'idée d'un "Grand Paris" avait appelé à créer une nouvelle dynamique régionale autour de dossiers emblématiques comme l'extension du pôle de La Défense, que la région conteste, le développement du site de Roissy et la liaison rapide CDG-Express, ou le projet de métrophérique.
Devant le Conseil de Paris, le maire Bertrand Delanoë a reproché à Nicolas Sarkozy de vouloir "balayer d'un revers de la manche trois années d'élaboration sérieuse" du SDRIF et affirmé que "toute réforme" visant à affaiblir le conseil régional "serait une faute".
"Les réserves d'une minorité ne peuvent s'imposer à une délibération majoritaire. Rien, à nos yeux, ne peut raisonnablement interrompre brutalement, et de façon unilatérale, un processus aussi indispensable", a déclaré M. Delanoë.
Le maire de Paris a dénoncé les "meccanos destinés à contourner le choix du suffrage universel", qualifié d'"erreur" le fait de "poser la question institutionnelle (le "grand Paris" - ndlr) comme un préalable" et rappelé la création il y a un an de "la conférence métropolitaine", avec des maires de toutes sensibilités.
Denis Baupin (Verts) a regretté l'absence de structure intercommunale au coeur de l'agglomération tout en soulignant qu'elle n'était imaginable que si "dans le même temps, de nouvelles compétences étaient transférées à la région".
Pour les élus communistes, l'intervention élyséenne est un "18 Brumaire au petit pied".
Juste avant, Françoise de Panafieu (UMP) avait avancé que "pour le SDRIF, Paris est considéré comme un trou noir: tout se concentre autour, et rien n'en sort".
Marielle de Sarnez (Modem) a joué les équilibristes en déclarant : "Evidemment l'Etat a son mot à dire et le Conseil régional devra en tenir compte. Et évidemment les collectivités locales ont toute leur place et l'Etat devra se référer au travail qu'elles ont déjà effectué".
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