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AP - il y a 30 minutes
PARIS - Nicolas Sarkozy persiste et signe sur les franchises médicales. Le chef de l'Etat a annoncé mardi leur mise en place dès 2008, avec un plafond à 50 euros par an et par assuré, malgré l'impopularité de cette promesse de campagne.
Lors d'un déplacement à Dax (Landes) consacré à la prise en charge des personnes âgées et à la lutte contre la maladie d'Alzheimer, le chef de l'Etat a détaillé pour la première fois ce dispositif, qui doit être intégré dans le projet de loi de Financement de la Sécurité sociale qui sera débattu au Parlement cet automne.
Nicolas Sarkozy a évoqué "une participation forfaitaire de 50 centimes par boite de médicaments, de 50 centimes sur les actes paramédicaux, et de deux euros sur les transports sanitaires". Il a souhaité que cette franchise soit plafonnée à 50 euros par an et par assuré. "Qui va oser me dire que, compte tenu du défi que représentent pour la société Alzheimer, le cancer, les soins palliatifs, les besoins de la recherche, on ne peut pas mettre 4 euros par mois?", a-t-il lancé.
Ces "quatre euros par mois" doivent venir financer selon lui des nouvelles dépenses de santé comme le plan de lutte contre la maladie Alzheimer, le combat contre le cancer, ou le développement des soins palliatifs. La franchise servira à financer des dépenses nouvelles et "pas à combler un trou sans fin", avait-il promis le 20 juin dernier.
Dans un communiqué, la ministre de la Santé Roselyne Bachelot a assuré mardi que, dans le système de franchises, il serait "tenu compte de la situation des personnes les plus modestes, bénéficiaires de la couverture maladie universelle, qui en seront dispensés". De même, "les enfants seront exonérés, afin de ne pas pénaliser les familles".
Et la prise en charge de cette franchise par les assurances complémentaires santé "restera possible, mais sera limitée par un mécanisme de contrat responsable", a-t-elle précisé.
"C'est une discussion qui va s'engager au mois de septembre avec l'ensemble des partenaires sociaux pour aboutir à une décision qui sera prise dans le cadre du projet de loi de financement de la sécurité sociale à l'automne", a déclaré de son côté le Premier ministre François Fillon.
Le Parti socialiste a dénoncé mardi une annonce "choquante", qui "intervient au coeur de l'été pendant les vacances des Français". Nicolas Sarkozy "utilise la compassion en direction des malades du cancer ou d'Alzheimer pour justifier une mesure impopulaire destinée à combler pour partie les conséquences de la politique de la droite en matière de protection sociale", accuse un communiqué du PS qui avertit que "les franchises pénaliseront les malades" et "toucheront les familles les plus modestes".
"C'est absolument scandaleux", a aussi tonné sur France-Info Alain Bocquet, porte-parole des députés communistes. "Une fois de plus, au lieu de taxer les profits financiers qui sont fabuleux, on s'en prend aux usagers de la santé, à ceux qui ont déjà des difficultés pour se soigner".
"Il est évident que l'application d'une franchise ne tient pas compte des besoins sanitaires de la population et renvoie à une nouvelle forme d'inégalité", a également déploré le secrétaire général de la CGT Bernard Thibault.
L'idée d'une franchise médicale avait été critiquée, jusque dans les rangs du gouvernement par le haut commissaire aux solidarités actives Martin Hirsch. Celui-ci défend l'idée d'un "bouclier sanitaire" permettant de plafonner cette franchise en fonction des revenus. Le 10 juillet, le gouvernement a ainsi créé une mission chargée de réfléchir aux modalités techniques de cette proposition. Elle doit remettre une première synthèse de ses travaux pour la fin du mois d'août. AP
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