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Reuters - il y a 1 heure 55 minutes
PARIS (Reuters) - Le député socialiste Manuel Valls défend l'ancien ministre Jack Lang, pressenti par le président Nicolas Sarkozy pour faire partie d'un comité de réflexion sur la modernisation des institutions.
Mis en garde par le Bureau national du PS avant même d'avoir fait connaître sa réponse, Jack Lang a claqué la porte des instances dirigeantes du parti.
"On fait un mauvais procès à Jack Lang", a déclaré Manuel Valls, invité du Grand Rendez-Vous d'Europe 1. "Qui peut mettre en cause son engagement à gauche depuis 30 ou 40 ans ?"
"Il a été d'une loyauté exemplaire ces derniers mois. Il réfléchit par ailleurs beaucoup depuis longtemps sur la question des institutions", a-t-il ajouté. "Arrêtons ce sectarisme et arrêtons (...) d'embêter Jack Lang dans cette affaire."
L'ex-conseiller de l'ancien Premier socialiste Lionel Jospin a estimé que si Jack Lang participait à cette commission, ce serait "évidemment à titre personnel".
"La loi fondamentale, la Constitution, ce qui fait fonctionner une démocratie, ça devrait (...) dépasser tous les clivages politiques", a-t-il ajouté. "Je me réjouis que Nicolas Sarkozy mette en place cette commission au début (de son) mandat."
"Que cette commission travaille", a-t-il souligné. "J'espère qu'elle sera audacieuse (...) et ensuite l'Assemblée nationale et le Sénat devront changer la Constitution. Et là, il va falloir trouver un accord entre la majorité et l'opposition, entre la droite et la gauche parce que, pour une réforme de ce type, il faut le consensus et, en plus, la droite actuelle n'a pas les trois-cinquièmes (des sièges au Parlement) pour réformer la Constitution."
Manuel Valls a confirmé qu'il avait lui-même été approché par Nicolas Sarkozy pour faire partie du gouvernement.
"Oui Nicolas Sarkozy me l'a proposé mais j'ai refusé", a-t-il déclaré. "Je lui ai dit tout de suite que ne rentrerai pas dans ce gouvernement."
Le député socialiste a expliqué qu'il n'était pas d'accord avec la politique économique et sociale du nouveau chef de l'Etat et qu'il entendait pour sa part participer à la rénovation de la gauche.
"Mais j'ai apprécié de dialoguer avec le président de la République", a-t-il ajouté. "Je ne vois pas pourquoi je m'interdirais de discuter avec le président de la République."
Nicolas Sarkozy, qui a nommé six ministres ou secrétaires d'Etat venant de la gauche, a également manifesté sa volonté d'ouverture politique à gauche en poussant la candidature de l'ancien ministre socialiste de l'Economie Dominique Strauss-Kahn à la direction générale du Fonds monétaire international (FMI).
"Je crois que c'est un bon choix", a déclaré Manuel Valls. "Ça devrait être une bonne nouvelle pour les socialistes, on devrait plutôt s'en réjouir. Moi, je m'en réjouis. C'est une bonne chose pour Dominique Strauss-Kahn, c'est une bonne chose pour la France."
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