14/08/2007

Là, on pourra juger de l'impact d'une grève symbolique

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Les pilotes hélico Samu, en grève, ont été réquisitionnés
AFP
Par Gérard DUBUS AFP - il y a 2 heures 17 minutes

PARIS (AFP) - Les pilotes d'hélicoptère des sociétés privées de sauvetage qui travaillent pour les Samu sont en grève depuis mardi matin, "à 100%" dans certaines entreprises selon les syndicats, mais comme "tous ont été réquisitionnés" par les préfets, ils ont assuré leurs missions d'urgence.

Le préavis de grève, lancé par la CGT, le Snpl (pilotes) et le Snmsac (mécaniciens au sol), se poursuit mercredi. Les syndicats protestent contre l'absence d'ouverture de négociations sur leurs conditions de travail.

De son côté, le président du SNEH, qui regroupe les patrons de sociétés d'hélicoptères, Eric Fraissinet, a affirmé à l'AFP que les pilotes de Samu, au nombre de 150 à 160 dans tout le pays, "en grande majorité" ont travaillé et n'étaient pas grévistes.

Il n'a pas évoqué de rencontre immédiate avec les syndicats: "Cela doit se faire autour de la table et non pas autour d'un préavis et notre réunion de négociation, traditionnelle et statutaire, est programmée en septembre", a-t-il dit.

La grogne concerne les salariés des sociétés Mont-Blanc Hélicoptère, Secours Aérien Français, Hélicap, Hélicoptère de France, Protéus Hélicoptères, Jet Systems/Héliocean, qui travaillent pour le compte des 36 Samu de France.

"Le ministère de la Santé qui nous a reçus lundi nous a dit que tous les pilotes seraient réquisitionnés (...), c'est une grève symbolique", a déclaré mardi à l'AFP Jérôme Bansard, porte-parole du Snpl.

Le syndicat avait d'ailleurs donné consigne de se "rendre sur le lieu de travail, en tenue de vol et prêts à répondre à une réquisition", car, a souligné Thierry Coiffard (Snpl) "nous sommes avant tout des sauveteurs".

Pour Jean-Pierre Hernio (CGT-Aérien), "100% des pilotes de la société Hélicoptères de France étaient grévistes, mardi, sur les six sites concernés: Montpellier, Nimes, Carcassonne, Perpignan, Alençon et Nancy".

Selon lui, "tous ont été réquisitionnés et les pilotes non programmés soutiennent le mouvement".

Certains, comme Marc Tomasi, pilote de la société Hélicap qui travaille pour le Samu d'Amiens, se sont déclarés "solidaires" du mouvement, sans toutefois y participer.

"Mon employeur joue le jeu et respecte à la lettre les temps de travail, la prise de congés, où il n'y a pas d'astreinte la nuit. Ce sont les premières revendications et chez nous cela se passe bien", a-t-il indiqué à l'AFP reconnaissant toutefois que "les salaires sont très bas comparés à la sécurité civile où à d'autres pays".

Dans d'autres départements comme l'Aisne, les Bouches-du-Rhône, la Dordogne, le Finistère, la Haute-Garonne, l'Indre-et-Loire, la Marne, l'Orne et la Vienne, les préfectures ont confirmé à l'AFP les réquisitions "pour assurer le suivi sanitaire dans le département".

En revanche, en Alsace et Auvergne, dans le Calvados, la Corse, l'Eure-et-Loir, le Maine-et-Loire, la Manche, le Nord, la Seine-Maritime, ces missions sont dévolues aux hélicoptères de la protection civile.

Les revendications des pilotes, dont 75% sont d'anciens militaires, portent sur les salaires, jugés "ridiculement bas" par la CGT-Aérien, alors que le Snpl fait état d'un "différentiel de 40% avec les pilotes des Samu italiens". Ils demandent aussi la publication d'un décret qui permette de sanctionner les entreprises qui ne respectent pas notamment les temps de repos.

Les hélicoptères du Samu affichent en moyenne 600 heures de vol par an et par appareil, et sont sous astreinte 24 heures sur 24 pour des interventions "primaires" (sauvetages, accidents) ou "secondaires" (transferts d'hôpitaux) et un total de 13.000 interventions en 2000.

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