14/08/2007

Manifestation à Paris pour dénoncer les "rafles" estivales de sans papiers

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PARIS (AFP) - Environ 200 personnes ont manifesté mardi soir à l'appel du Réseau éducation sans frontières (RESF), dans le quartier populaire de Belleville à Paris, pour dénoncer les "rafles" de sans papiers durant l'été, a constaté une journaliste de l'AFP.


Ce rassemblement a été dédié à Ivan, le jeune russe de douze ans en situation irrégulière grièvement blessé jeudi en chutant du 4ème étage de l'immeuble où il vivait avec ses parents à Amiens alors que des policiers venaient les interpeller.

"Nous ne voulons pas de cette violence faite aux familles et aux valeurs de la France", a déclaré Jean-Michel Delarbre, représentant le comité central de la Ligue des Droits de l'Homme (LDH), ajoutant : "nous ne voulons plus de cette xénophobie d'Etat qui s'exerce sur les étrangers et ceux qui sont sensés en être".

Brigitte Wieser, de RESF Paris, a raconté que le début de la manifestation avait été marquée par "une dizaine de policiers qui faisaient des contrôles au faciès dans la station de métro: l'homme, noir, qu'ils ont embarqué s'est avéré être Français ! C'est une vraie provocation !"

La manifestation, qui débordait sur la chaussée, a réuni des militants de RESF, de la LDH, de la LCR et de Lutte ouvrière, de Droits Devant, de la CGT, de la CNT et du 9ème collectif des sans papiers ainsi que des élus de gauche.

"On perçoit chez les familles que l'on a parrainées et que l'on suit une inquiétude croissante", a déclaré Hervé Morel maire adjoint (Verts) du 11e arrondissement, qui témoignait de cas de familles, certaines régularisées, d'autres non, "sans que l'on s'explique la différence de traitement".

Un militant de RESF à Romainville (Seine-Saint-Denis) a mis en avant le cas d'un jeune Chinois, Jiye Jia, âgé de 19 ans, arrêté le 2 août dans le restaurant où il effectuait son stage professionnel et placé en centre de rétention: "c'est un jeune en pleine intégration, qui a réussi à l'école, il y a un monde entre la perception administrative et la réalité humaine", a déploré Jean Lavanchy.

"La solution n'est pas l'expulsion de ces gens, ils sont trop nombreux, ils reviendront, il faut trouver une autre solution, une logique globale d'autant qu'aux immigrés économiques et politiques s'ajouteront bientôt les immigrés climatiques", a estimé M. Morel.

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