Libye : les mensonges radioactifs de Nicolas Sarkozy.
En signant avec le dictateur Kadhafi un accord pour la vente par la France à la Libye d'un réacteur nucléaire, le Président Sarkozy a commis une faute grave, accompagnée de plusieurs mensonges et omissions en direction de l'opinion publique.
Dès le 24 juillet au matin, le Réseau "Sortir du nucléaire" a annoncé que MM Sarkozy et Kadhafi se préparaient à réaliser un véritable troc nucléaire dont la monnaie d'échange n'était autre que les otages bulgares détenus et persécutés en Libye depuis 8 ans.
En fin de matinée, lors de sa conférence de presse le 24 juillet à l'Elysée, Nicolas Sarkozy a été interrogé par un journaliste qui s'est fait l'écho des accusations portées par le Réseau "Sortir du nucléaire".
M Sarkozy a nié l'existence d'un tel arrangement sur le nucléaire et, le lendemain, M Martinon, porte-parole de l'Elysée, a affirmé qu'il n'était "pas question de parler de coopération nucléaire" lors de la visite du Président français à Tripoli.
Le 26 juillet, un accord franco-libyen sur le nucléaire était pourtant signé. Il est évident que cet accord était prêt depuis quelques temps : il n'a pas été rédigé en quelques minutes dans le palais du dictateur libyen ! M. Sarkozy a donc menti à l'opinion publique.
Dans une démocratie digne de ce nom, il aurait été amené à démissionner immédiatement. Mais ce n'est pas tout...
Pour tenter de rendre acceptable cette transaction, Paris prétend que le réacteur nucléaire promis à la Libye servira à désaliniser l'eau de mer.
C'est un subterfuge : pour cela, il est bien plus efficace, bien moins cher et bien plus écologique d'utiliser l'énergie solaire, pour laquelle la Libye a des atouts exceptionnels à condition d'investir dans ce secteur et non dans l'atome. Mais M Kadhafi n'à que faire de désaliniser l'eau : son objectif est d'obtenir à des technologies nucléaires, dans le but d'accéder tôt ou tard à l'arme atomique.
Car, l'actualité en Iran ou en Corée du Nord le démontre, nucléaire civil et militaire sont indissociables. Ce n'est pas pour rien si les grandes puissances ne croient pas l'Iran qui, pourtant, annonce avoir un programme nucléaire purement civil.
Livrer du nucléaire "civil" à la Libye reviendrait à aider ce pays à accéder, tôt ou tard, à l'arme atomique. De toute évidence, les souffrances des infirmières et du médecin bulgares ont été balayées d'un revers de main, confirmant que l'activisme du Président français dans cette affaire avait peu à voir avec l'humanisme.
M Sarkozy semble avoir déjà oublié que M Kadhafi restait un dangereux dictateur dont les sautes d'humeur et revirements stratégiques ont été si brutaux depuis près de 40 ans qu'il est véritablement irresponsable de lui livrer du nucléaire.
Enfin, M Sarkozy avoue involontairement que le "Grenelle de l'environnement", qui doit se tenir à l'automne, ne servira à rien : avant même l'organisation de cette "négociation", M Sarkozy a d'ores et déjà décrété que le nucléaire était acceptable sur le plan environnemental.
D'ailleurs, de retour de Tripoli, M. Guéant (secrétaire général de l'Elysée) s'est couvert de ridicule en prétendant que le nucléaire était... une énergie renouvelable.
En réalité, même lorsqu'il n'est pas utilisé avec des visées militaires, l'atome est une calamité pour l'environnement :
- le risque d'accident est plus élevé que jamais, comme l'a montré la récente actualité au Japon : un tremblement de terre a causé un incendie et de graves dommages dans une centrale nucléaire. Et justement, la Libye est elle-même située en zone sismique.
- il n'existe aucune solution pour les déchets radioactifs.
Que fera M. Kadhafi de ceux qui seraient produits par le réacteur que M Sarkozy lui propose ?
Les citoyens doivent prendre conscience de la duplicité de M. Sarkozy, tant sur le plan de la morale publique - tenter de réhabiliter M. Kadhafi est une faute majeure - que sur le plan environnemental : il faut fermer les réacteurs nucléaires actuellement en service et non pas en construire de nouveaux.
Et encore moins en livrer à des dictateurs...
Stéphane Lhomme Porte-parole du Réseau "Sortir du nucléaire"
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