NOUVELOBS.COM | 05.09.2007 | 15:45
"Au même titre que la scène, la production éditoriale d'un théâtre est un espace de liberté, de pensée, de critique, qui ne saurait souffrir aucune exception", explique le syndicat des entreprises culturelles.
Le Syndeac (Syndicat des patrons d'établissements du spectacle) a apporté mercredi 5 septembre son "plus profond soutien" au directeur de la scène nationale de Belfort, tancé par la ministre de la Culture, Christine Albanel, pour un éditorial jugé "déplacé" à l'égard de Nicolas Sarkozy.
"Il ne saurait être question pour le Syndeac d'admettre que désormais chaque théâtre, chaque compagnie, chaque artiste, pour la raison qu'il serait subventionné par l'Etat, soit soumis à un code de bonne conduite parsemé d'interdits", écrit le Syndicat national des entreprises artistiques et culturelles dans un communiqué.
Le Syndeac, principale organisation représentative des entreprises du spectacle vivant subventionnées (centres dramatiques et chorégraphiques, compagnies, ensembles musicaux, etc.), estime qu'"il en va de l'autonomie artistique et de la vie intellectuelle, qui ont beaucoup à voir avec la démocratie. Il appartient à tout ministre de la Culture d'en être le garant".
"Au même titre que la scène, la production éditoriale d'un théâtre est un espace de liberté, de pensée, de critique, qui ne saurait souffrir aucune exception", souligne le syndicat.
"Le respect des choix et des opinions démocratiquement exprimés"
Le directeur du Granit, scène nationale de Belfort, Henri Taquet, a fait imprimer sur la plaquette de présentation de sa saison 2007-2008 un éditorial humoristique évoquant "les conséquences profondes, et probablement désastreuses, sur le cours de nos existences" de l'élection de Nicolas Sarkozy à l'Elysée.
Dans une lettre adressée à Henri Taquet datée du 29 août, Christine Albanel s'est émue de ce texte, estimant qu'"un théâtre investi d'une mission de service public et financé par l'Etat et les autres collectivités doit à son public le respect des choix et des opinions démocratiquement exprimés".
Le président du Syndeac, Francis Peduzzi, directeur de la scène nationale de Calais, s'est, pour sa part, inquiété du revirement de la ministre de la Culture alors, qu'historiquement, ses prédécesseurs ont pris l'habitude de se ranger du côté des artistes et de leurs structures.
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