13.09.2007
Rafale
Ce matin, j'ai entendu le ministre de la défense, Hervé Morin, sur RFI. Il disait que l'avion Rafale, fleuron de l'aéronautique de combat française, avait coûté trop cher aux finances publiques et qu'on n'arrivait pas à le vendre.
Hervé Morin a raison.
C'était exactement le contenu de la dernière enquête de l'émission 90 minutes (enquête restée malheureusement sur une étagère, jamais diffusée, car l'émission a été arrêtée...).
Le Rafale a coûté 35 milliards d'euros. Dont 75% d'argent public (c’est à dire votre argent, mon argent, notre argent…). Et 30% de plus que ce qui avait été annoncé. Cher pour un avion qu'on ne vend pas. Tellement cher que cela a été dénoncé par un rapport parlementaire en 2000.
extrait :
"-1. Les conséquences financières de l'étalement permanent du programme sont tout aussi considérables.
-1. On constate ainsi un renchérissement significatif du coût du développement qui est assumé depuis le début du programme à 75 % par l'État et à 25 % par les industriels.
-1. Le développement des trois premiers standards opérationnels est actuellement estimé à 45 milliards de francs courants pour l'État.
-1. Le devis a donc augmenté de plus de 30 % par rapport au chiffre figurant dans le dossier de lancement du développement en 1989."
Dans l'enquête de 90 minutes, il y avait là une des interviews les moins langue-de-bois qu'il m'ait été donné d'entendre. Mr Serge Dassault, patron de Dassault Aviation, fabricant du Rafale et récipiendaire des milliards d’euros venus des finances publiques (mon argent, votre argent, notre argent), avait eu le courage de répondre aux questions.
Je vous la fais de tête.
Journaliste : - C'était un peu cher le Rafale, non?...
Serge Dassault : - Mais, non, pas du tout, vous mettez pas en tête des idées pareilles...
Journaliste : - 35 milliards d'euros d'argent public quand même...
Serge Dassault - Mais c'est sur 20 ans...
Journaliste : - Oui, mais c'est beaucoup pour un avion qui ne se vend pas...
Serge Dassault : - Mais non, ce qui coûte cher à l’état, c'est plutôt les chômeurs..." (cette dernière phrase est authentique)
Nous avons donc été généreux avec l’entreprise Dassault Aviation, qui nous a fabriqué avec notre bon argent un avion qui ne se vend pas. Et dont les dirigeants, par ailleurs, ne se sont pas beaucoup appauvris de cet échec industriel.
Il est intéressant, par ailleurs, d'entendre le point de vue d'Olivier Dassault, fils de Serge, sur la fiscalité en France.
Il la trouve un peu injuste.
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