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AP - il y a 46 minutes
PARIS - Brice Hortefeux a évoqué une réunion "de débat", "de mobilisation" mais non pas de "sanction" après sa rencontre mercredi avec une vingtaine de préfets n'ayant pas atteint leurs objectifs d'expulsions d'immigrants illégaux.
"Ce n'était pas une réunion de sanction, c'était une réunion de débat, une réunion de dialogue, une réunion d'analyse territoriale et une réunion de mobilisation", a martelé le ministre de l'Immigration sur France-Info.
Rappelant qu'en termes d'expulsions, des "objectifs" avaient été fixés pour chaque département "en fonction de la taille (et) de l'importance supposée de l'immigration clandestine", Brice Hortefeux a indiqué que les préfets convoqués mercredi au ministère étaient ceux qui se trouvaient "en dessous".
Selon RTL, les 19 préfets concernés sont ceux des Ardennes, de la Corse du Sud, l'Hérault, la Haute-Garonne, la Gironde, l'Ille-et-Vilaine, le Finistère, le Puy-de-Dôme (fief de M. Hortefeux), la Manche, Paris, le Val-de-Marne, la Seine-Saint-Denis, les Hauts-de-Seine, l'Aisne, l'Isère, le Gard, la Seine-Maritime, la Loire et la Loire-Atlantique. M. Hortefeux n'a pas souhaité confirmer ces informations.
Dès la fin août, le ministre de l'Immigration avait reconnu que le nombre d'expulsions d'étrangers en situation irrégulière était pour l'heure "légèrement en dessous" de l'objectif de 25.000 reconduites fixé pour l'année 2007 par Nicolas Sarkozy.
Pierre Henry, directeur général de France Terre d'Asile, a jugé sur Europe-1 qu'un "Etat a le droit de dire qui entre, qui sort, comment", mais "le problème c'est lorsque la politique d'expulsion, d'éloignement, devient l'alpha et l'oméga de toute politique migratoire. C'est là où il y a un véritable souci", a-t-il critiqué.
La convocation des préfets "répond de cet objectif de 25.000 expulsions par an, 125.000 interpellations pour aboutir à 25.000 expulsions! (...) Ca ne répond pas du tout aux défis migratoires tels qu'ils se posent à la France et à l'Europe", a-t-il poursuivi, affirmant que les autres pays européens, comme l'Allemagne, l'Italie et la Grèce ont traité le problème différemment en procédant à des programmes de régularisation. AP
ljg/lat/egp/pf/mw
Dans la foulée:
Sans-papiers: Hortefeux convoque les préfets, les associations protestent
AFP
Par Par Anne-Marie LADOUES AFP - il y a 11 minutes
PARIS (AFP) - Le ministre de l'Immigration Brice Hortefeux a convoqué mercredi à Paris une vingtaine de préfets qui n'ont pas atteint leurs objectifs d'expulsions de sans-papiers, une "politique du chiffre" dénoncée par les associations de défense des immigrés.
Selon le ministère de l'Immigration, Brice Hortefeux a convoqué "une séance de travail" avec une vingtaine de préfets "dont les résultats doivent être améliorés en termes de reconduites à la frontière". Participaient également à cette réunion des services de gendarmerie.
Si le ministère s'est refusé à publier les noms des préfets convoqués - "on ne veut pas les stigmatiser", indiquait le service de presse -, le Réseau Education sans frontières s'est empressé d'en publier la liste:
Ardennes, Corse du Sud, Hérault, Haute Garonne, Gironde, Ille-et-Vilaine, Finistère, Puy-de-Dôme (fief de Brice Hortefeux), Manche, Paris, Val-de-Marne, Seine-St-Denis, Hauts-de-Seine, Aisne, Isère, Gard, Seine-Maritime, Loire et Loire Atlantique.
Brice Hortefeux avait lui-même admis le 20 août dernier qu'il serait difficile d'atteindre le quota de 25.000 expulsions fixé pour la métropole par le président de la République pour 2007.
"A un peu plus de la moitié de l'année, on est, en tendance, légèrement en-dessous de l'objectif" fixé pour l'année, avait déclaré M. Hortefeux, en exhortant la police française à "redoubler d'efforts pour les interpellations d'étrangers en situation irrégulière".
Le ministre avait également reconnu que l'entrée dans l'Union européenne de la Roumanie et de la Bulgarie avait rendu l'objectif plus difficile à atteindre, les "éloignements" de ressortissants de ces pays représentant, avant l'adhésion, quelque 30% du chiffre total.
Certains préfets, comme celui de l'Oise, ont adressé aux maires de leurs départements des lettres soulignant qu'ils sont passibles de poursuites judiciaires s'ils "parrainent" des sans-papiers ou des enfants de sans-papiers.
Les associations de défense des immigrés ont dénoncé, pour leur part, cette "politique du chiffre".
Ainsi, Richard Moyon, porte-parole de RESF, a estimé mercredi auprès de l'AFP que "la fixation de quotas et la convocation des préfets, c'est une façon de faire du stakanovisme avec des êtres humains. C'est inadmissible", a-t-il ajouté, saluant "les conceptions humanistes de certains préfets qui renâclent à faire cette sale besogne".
SOS Racisme aussi a exprimé son "inquiétude" et condamné "la politique du chiffre".
Dans la police aussi, certains syndicats comme l'Unsa ou FO-police, dénoncent la "pression" sur les fonctionnaires en charge de l'immigration "dans le seul but de faire du chiffre".
De nombreux policiers observent que le "problème" tient aux "obstacles" qu'ils rencontrent. Des "magistrats et des associations font tout pour empêcher les expulsions" et "ils connaissant les failles du système très complexe" des étrangers en situation irrégulière en France.
Ils dénoncent également, comme le syndicat des commissaires (SCPN, majoritaire), "l'attitude de certaines ambassades ou consulats" qui "refusent de reconnaître leurs nationaux".
Le SCPN a réalisé une étude sur ce point estimant que le pari de M. Hortefeux sera "difficile" non "par manque de volonté" mais parce que "le parcours actuel de la reconduite (à la frontière) est semé d'embûches pour le policier qui réalise une interpellation".
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