LE MONDE | 07.09.07 | 14h49 • Mis à jour le 07.09.07 | 14h49
Environ 200 employés de Conforama ont manifesté, jeudi 6 septembre, devant la Maison des syndicats de Cergy-Pontoise (Val-d'Oise). A l'origine du mouvement, l'association de salariés "Génération Confo IDF", qui milite pour l'ouverture des magasins le dimanche. Il est rare de voir des employés reprocher aux syndicats de vouloir les protéger. Pourtant, en manifestant, ces salariés entendent faire pression sur Force ouvrière (FO). Le syndicat a en effet attaqué devant la justice la décision du préfet du Val-d'Oise, qui a autorisé en juin l'enseigne de distribution à ouvrir ses magasins le dimanche. L'audience devait se dérouler vendredi devant le tribunal de grande instance de Cergy.
"Sarkozy nous dit "travailler plus pour gagner plus", on veut le faire, explique Valérie Barreiros, salariée depuis vingt ans chez Conforama. C'est moi qui demande à travailler le dimanche, je veux avoir le choix et n'oblige personne." Elle refuse la fermeture dominicale car "sinon on sera obligé de travailler au moment de la pause de midi et on devra faire des nocturnes. Si demain il faut qu'on milite avec les clients, on le fera", affirme-t-elle.
"C'est à nous de venir voir les syndicats et leur dire : on a un problème", renchérissent Guy, Alain et Abdel, employés au Conforama de Colombes (Hauts-de-Seine). La prime de 70 euros par dimanche travaillé est au centre de leurs préoccupations et les aide à boucler les fins de mois.
D'autres sont plus sceptiques à propos de ce mouvement. "On ferait mieux de se battre d'abord pour la revalorisation des salaires, et ensuite parler du travail le dimanche", estime un salarié proche des syndicats, qui souhaite garder l'anonymat. Celui-ci affirme que la direction aurait été "très compréhensive", en laissant à disposition des manifestants des camionnettes siglées "Conforama". "C'est la première fois que je vois ça : la direction aide les manifestants et ferme les dépôts", ironise-t-il.
FO s'en tient aux principes et à la loi : "Celle-ci est claire : le travail le dimanche est interdit, on ne fait que la respecter. Le cadre est en train de changer, il faut s'organiser pour arriver en position de force", explique Me Lecourt, l'avocat du syndicat. La décision du tribunal est attendue en début de semaine prochaine.
Gabriel Vedrenne
Article paru dans l'édition du 08.09.07.
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