PARIS (AFP) - Le président français Nicolas Sarkozy s'est invité vendredi dans un centre d'entretien des chemins de fer au nord de Paris pour une séance d'explication avec des cheminots, qui s'est avérée houleuse, une semaine après une grève ayant paralysé les transports du pays.
A peine arrivé, M. Sarkozy a été apostrophé par des syndicalistes sur la réforme des régimes spéciaux de retraite à l'origine de la grogne actuelle.
"Avec vous, c'est +travaillez plus pour gagner moins+", lui a lancé d'emblée Cyril Renaut, du syndicat CGT, parodiant le slogan de campagne de M. Sarkozy "Travaillez plus pour gagner plus".
"Pas un cheminot ne gagnera moins", a promis M. Sarkozy. "Faux", lui a rétorqué le syndicaliste. "Avec votre réforme, on est en train de s'appauvrir".
"Je ne peux pas croire que vous êtes à ce point inconscients de la réalité. Il faut qu'on cotise plus longtemps" même "si c'est pas marrant à entendre", a plaidé le président français.
"On peut tout dire de moi, sauf que je suis un lâche et un hypocrite. Je ne vous prends pas en traître. La réforme des régimes spéciaux, j'avais dit que je la ferai", a-t-il ajouté, en réaffirmant qu'il ne "cédera pas" sur ce dossier.
"C'est la rue qui va parler. On n'arrivera pas à se mettre d'accord aujourd'hui", lui a rétorqué un syndicaliste.
La rencontre s'est poursuivie pendant près de deux heures, mais chacun a campé sur ses positions. Elle s'est achevée sous des applaudissements mêlés de sifflets.
"Quand quelqu'un vient vous parler, quel qu'il soit, on ne le siffle pas", a conclu M. Sarkozy.
Les huit syndicats de cheminots avaient appelé le 18 octobre à une grève qui a été massivement suivie. Ils doivent décider, le 31 octobre, d'une nouvelle grève qui pourrait être reconductible à la mi-novembre, en fonction de l'évolution de la position du gouvernement.
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