Nous le disions ; Rue89 le confirme : l’Assemblée met son nez dans la politique africaine de la France. Rien que ça. C’est déjà, en apparence, une petite révolution concernant une politique réservée jusqu’alors à la cellule africaine. Une évolution qui ne manque d’ailleurs pas de surprendre alors que Sarkozy n’en finit pas de concentrer les pouvoirs.
Mission d’information à l’Assemblée sur la politique africaine Balkany et Dutreil pour une mission de désinformation ? La composition de la mission laisse songeur
Le 7 octobre 2007, par Cellule Françafrique
Et si la création de cette mission d’information était une manoeuvre sarkozyenne pour entériner sa conception très personnelle de la "rupture" avec la Françafrique ? Un os à ronger pour les détracteurs de cette politique jusqu’alors sans aucun contrôle démocratique ?
Loin de nous l’envie d’enterrer cette mission avant même sa création. D’ailleurs son président, le député alsacien Jean-Louis Christ, pour qui ce titre doit tenir lieu de consolation pour mieux contrôler l’Alsacien d’ouverture Jean-Marie Bockel, part plein de bonnes intentions. Cité par Rue 89, il affirme "Nous travaillons en toute indépendance, nous n’avons reçu aucun ordre. (...) Nous allons peut-être, petit à petit, percer les secrets et l’hermétisme qui entourent ces relations."
Pourtant, les quelques noms de membres de la mission d’information qui nous sont parvenus ont de quoi rendre sceptique :
Renaud Dutreil, député de la Marne, ministre du commerce sous Villepin, n’est pas considéré comme un ponte de la Françafrique. Mais celui qui sera le rapporteur de la mission d’information a récemment brillé par la recommandation faite au président Sarkozy de décorer de la Légion d’honneur un certain Robert Bourgi... Cet avocat a fait ses classes auprès de Jacques Foccart, le père de la cellule africaine, avant de servir comme homme de l’ombre de la Françafrique, tantôt conseiller de Mobutu, tantôt intermédiaire de Villepin auprès d’Omar Bongo. Seul décoré de la journée [1]], Robert Bourgi a eu droit à un discours mémorable de Nicolas Sarkozy, vantant les mérites du bon père Foccart [2]. Qui a dit rupture ? Né en 1960, Renaud Dutreil n’a pas connu la colonie. Il têtait encore le sein de sa mère que déjà Foccart se croyait autorisé à choisir, au besoin en tuant les opposants, les dirigeants des tout nouveaux Etats africains. Peut-être est-ce son poste ministériel qui a mis Dutreil en relation avec tous les agents officieux, parfois verreux, prêts à promouvoir les intérêts commerciaux français contre rémunération ?
Patrick Balkany s’est rapidement imposé dans la cour des proches du président Sarkozy en matière africaine, puisqu’on la vu à ses côtés en visite chez Omar Bongo, fin juillet. Elève de Pasqua qui l’a initié aux méthodes de la Françafrique, le député des Hauts-de-Seine, accusé publiquement par sa maîtresse en 1997 d’avoir exigé d’elle une fellation en la menaçant avec un Magnum 357, est surtout une figure archétypique de la corruption dans la vie politique française, convaincu par la justice de détournements de fonds publics et usage particulier de personnel municipal. Plus récemment, le maire de Levallois s’est rendu célèbre pour avoir déclaré aux Yes Men qu’il n’y a pas de misère en France et que les pauvres y vivent très bien. Depuis cette interview, la mairie de Levallois fait le siège de sa biographie sur wikipédia pour lisser son image. Sans scrupule, le Sieur Patrick n’est probablement pas homme à craindre la Balkanysation de l’Afrique, pourvu que les compagnies et officines françaises y retrouvent leurs billes.
Post-Scriptum :
Au risque de paraphraser René Dumont, cette mission d’information semble... mal partie. A moins que Christ ne parvienne à convertir ses accolytes ?
1 commentaire:
Complement d'infos :
"Noir chirac"
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Francois Xavier Verschaves
collectif Survie.
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