19/11/2007

Appel de la coordination nationale de Tours

Partager
Le mouvement étudiant s'amplifie de plus en plus

46 universités sont touchées par le mouvement dont 28 sont bloquées. 10 interventions policières et des arrestations arbitraires ont eu lieu dans des facs cette semaine. Nous les condamnons fermement. Mais Sarkozy et les présidents d'université pourront envoyer la police et la gendarmerie tant qu'il veulent contre nous, cela ne nous empêchera pas de nous mobiliser.
Appel de la coordination nationale de Tours

Nous continuerons la grève jusqu'au retrait de la loi Pécresse parce qu'elle signifie la privatisation de l'enseignement supérieur. L'introduction de financements privés va renforcer les inégalités entre universités et filières et va permettre une mainmise du patronat sur le contenu des formations. L'université n'est pas responsable du chômage, et adapter l'université aux exigences du "monde du travail" ne rapprochera pas les étudiants de l'emploi : la professionnalisation est au contraire le plus court chemin vers la déqualification et vers la précarité. Nous refusons également l'instauration d'une pré-sélection à l'entrée de l'université, qui remet en cause l'accès de tous à l'université. C'est pourquoi nous appelons tous les lycéens à se mobiliser contre la loi Pécresse.

Pour les présidents d'universités, c'est également la possibilité de recruter des personnels en dehors du staut de la fonction publique, et de gérer la carrière de ces derniers. Nous refusons catégoriquement la généralisation de la concurrence et de la précarité pour les personnels, ainsi que le renforcement des pouvoirs des présidences et du patronat au sein des Conseils d'Administration.

Cette réforme n'est ni amendable, ni négociable, que ce soit sur un plan local ou national. Si nous nous battons pour l'abrogation de la LRU, c'est parce que nous nous battons pour le droit à l'éducation pour tous. Exiger l'abrogation implique donc de lutter pour une augmentation massive du budget de l'enseignement supérieur, pour une augmentation massive des aides sociales, pour de vrais diplômes nationaux reconnus dans les conventions collectives, pour l'égalité entre Français et Etrangers dans l'accès aux études.

La journée du 14 novembre montre que la contestation sociale s'amplifie. Les cheminots, les salariés de la RATP et d'EDF-GDF ont raison de lutter sur la question des retraites. Nous aussi, étudiants, sommes concernés, car le gouvernement et le MEDEF veulent augmenter la durée de cotisation de l'ensemble des salariés, à 41 voire 45 ans. Parce que nous ne voulons pas perdre notre vie à la gagner, nous soutenons le mot d'ordre de 37,5 annuités de cotisations pour tous aux côté des cheminots et des salariés d'EDF, de GDF, de la RATP...

Les salariés de la fonction publique ont tout autant raison de se mettre en grève contre le démantèlement des services publics, contre les 22 000 suppressions de postes, qui dégradent notamment les conditions d'études des lycéens, et pour l'augmentation des salaires. C'est d'embauches dans les services publics dont nous avons besoin : dans les universités mais également dans les écoles, dans les hôpitaux. C'est pourquoi nous soutenons les revendications des salariés du public : pour des embauches massives, pour la défense des services publics et l'augmentation des salaires.

Suspendre les cours est le seul moyen pour que tous les étudiants, notamment les boursiers, puissent se réunir et décider ensemble de se mobiliser. Sans blocage, sans piquets de grève, sans occupations massives des Universités, les étudiants ne disposent pas réellement de droit de grève. Face aux tentatives de faire reprendre les cours par l'intermédiaire des référendums, nous réaffirmons la seule legitimité des Assemblées Générales pour décider des suites du mouvement : c'est dans les AG que les informations, les différents points de vue peuvent être échangés et que les étudiants peuvent voter en connaissance de cause. C'est aux grévistes d'organiser eux-mêmes leur prise de décision et non aux présidence d'université qui pour la plupart soutiennent la réforme. Nous apelons donc au boycott des votes organisés par les administrations universitaires. Nous condamnons également les fermetures administratives, qui visent à dissuader les étudiants de se rendre sur leur lieu d'étude et de se mobiliser. Leur projet est de détruire l'ensemble des acquis sociaux. Face à ce projet, c'est ensemble que nous gagnerons : nous devons construire un mouvement d'ensemble des jeunes et des salariés pour riposter à l'offensive du gouvernement.

Nos revendications :
contre la remise en cause des régimes spéciaux ;
contre les franchises médicales ;
contre la précarisation des statuts de la fonction publique. Nous dénonçons également la stigmatisation des immigrés, et nous exigeons l'abrogation des lois anti-immigrés, en particulier la loi Horteufeux, la régularisation de tous les sans paier, la fermeture des centres de rétention et la fin des rafles.


Nous appelons à amplifier et appronfondir la mobilisation par la généralisation des AG et des piquets de grève dans toutes les universités. Nous appelons les lycéens à organiser partout des AG, pour préparer la grève à partir du 20. Nous ferons tout pour que la journée de grève du 20, aux côtés des salariés en lutte, soit un succès. Nous appelons à une journée de grève et de manifestation étudiante et lycéenne dans toutes les villes le 22. Nous proposons une date de mobilisation interprofessionnelle le 27 novembre aux autres secteurs en lutte. Nous rejoindrons toute initiative proposée par les salariés en grève : leur combat est aussi le nôtre. Nous appelons tous les jeunes et les salariés à se saisir de ces dates pour nous rejoindre dans la grève. Nous appelons à la tenue de réunions interprofessionnelles dans toutes les villes.
le lundi 19 novembre 2007 à 18h41



Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire