16/11/2007

Quand on dénonce un sans papier à la Poste..pauvre France !

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Sans papiers, bougez avec la poste !
LE POST
Par birenbaum , le 16/11/2007
(1441 ) Inviter dans mon groupe

C'est une histoire déjà tristement "exemplaire" et représentative de la Nouvelle France Sarkozyste que je vais vous raconter ce matin.

Vous vous souvenez sans doute du slogan publicitaire le la Poste : bougez avec la Poste !

Eh bien, pour ce qui concerne les sans-papier(s) présents sur le territoire, cette publicité pourrait prendre un tout autre sens....

Il y a quelques jours, en effet, à Chatellerault, un sans papier(s) a été dénoncé à la police par un agent de la poste.

C'est France 3-Poitou qui, hier, dans ses éditions de midi et du soir, évoquait le sujet suivant :

un Guinéen, abrité par Emmaüs (ouh ouh Martin Hirsch...), se rend à la poste de Châteauneuf, un quartier de Chatellerault.

Les agents de la poste qui l'accueillent ont, semble-t-il, un doute sur ses papiers (c'est visiblement son seul "délit").

Ils appellent donc directement la police qui l'arrête et le place en centre de rétention, loin de son épouse, elle-aussi logée par Emmaüs. Il devrait être expulsé dans son pays d'origine.

Je vous propose de regarder la vidéo du 19-20 (merci à Salam pour son aide technique toujours si précieuse).




L'affaire me semble donc intéressante, inquiétante et attristante à plus d'un titre.

D'abord, si des fonctionnaires et assimilés se transforment désormais en auxiliaires de police, dans ce genre de situations (apparemment, je le répète, le seul délit du Guinéen est son défaut de papiers), on peut craindre le pire.

Imaginez un même comportement dénonciateur dans d'autres services publics ou établissements comparables...

Pourquoi pas bientôt des enseignants dénonçant des parents d'élèves ou des médecins hospitaliers apellant la police car un étranger arrivé aux urgences a des papiers douteux ?

J'espère, pour tout vous dire, que l'initiative prise par ces agents de la poste n'est qu'un acte individuel, malheureux, et qu'il ne s'agit pas du résultat d'une directive interne ou d'une circulaire préfectorale (ou ministérielle) incitant tous les fonctionnaires et assimilés à la délation.

Délation.

Non, il n'y a pas d'autre mot.

On sait trop bien que Brice Hortefeux a pour consigne explicite de "faire du chiffre" (25 000 expulsions programmées).

Mais de là à voir des citoyens assister les services de son ministère et ceux de l'intérieur dans cette sinistre tâche, il y a un pas qui me paraît infranchissable pour quiconque à une colonne vertébrale et ne serait-ce qu'un soupçon de morale personnelle.

Il suffit déjà que ces malheureux passent leur temps à trembler qu'un foutu contrôle inopiné de police les amène en centre de rétention puis dans un pays que, parfois, ils ne connaissent même pas.

Si, en plus, des services publics deviennent aussi des lieux de danger et de traque, la situation deviendra invivable. Mais pas seulement pour les victimes des arrestations ! Pour tout le monde.
Parce que personne ne peut accepter de vivre au quotidien dans une atmosphère aussi irrespirable et regarder de l'autre côté, s'il est témoin dans un lieu public d'une tel "forfait".


Je sais que certains ici jugeront peut-être (et ils l'écriront), comme le préfet dans le sujet de France 3, qu'un tel comportement est légal et normal de la part d'un fonctionnaire.

Pour ma part je le réprouve, le condamne et le considère comme simplement indigne.

Merci à Henry qui m'a alerté hier soir par mail.

Le lien vers France 3.

Le sujet du 12-13


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Par birenbaum , le 16/11/2007
(1441 ) Inviter dans mon groupe




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