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Quand Rachida Dati défendait les sans-papiers (en 1982)
France Quand Rachida Dati défendait les sans-papiers
L’hebdomadaire Jeune Afrique a retrouvé dans ses archives de 1982 un courrier de lectrice s’indignant de la façon dont les étrangers, réguliers ou non, étaient traités en France, et signé de… Rachida Dati. « Alors, je tiens à dire aux Français qui disent aux étrangers : « Si tu n’es pas content, retourne dans ton pays où on crève de faim », qu’ils sont ridicules, s’insurge la petite Rachida, alors âgée de 17 ans. (Jeudi 22 Novembre - 15:59)
De : zpajol
vendredi 23 novembre 2007
Quand Rachida écrivait à JA
JEUNE AFRIQUE
Par François Soudan, lundi 19 novembre 2007 à 16:03
En fouillant, l’autre jour, dans les archives de Jeune Afrique, mon collègue Samir Gharbi est tombé sur de vraies pépites.
Une douzaine de lettres qu’une jeune lectrice nommée… Rachida Dati – oui, l’actuelle ministre française de la Justice ! – nous a écrites, il y a plus de vingt ans, et que nous avions alors publiées dans notre rubrique « BP 250 ».
En voici une. Elle date de 1982, Rachida avait alors 17 ans et elle était lycéenne à Chalon-sur-Saône.
« C’est avec un grand plaisir que j’écris à J.A. car il est devenu une source d’exposés en classe et c’est pour cela que je vous serais bien obligée de publier ma lettre.
Si je parle ainsi, c’est en connaissance de cause, en étrangère malgré ma naissance et toute ma vie passée en France.
Dans J.A. n° 1144, un article a particulièrement attiré mon attention, celui des travailleurs "clandestins". Le problème s’accentue sous toutes ses formes. Avec ces régularisations des "sans-papiers", avec ceux qui font la grève de la faim pour être enfin assimilés à leurs compatriotes étrangers en règle.
Le résultat est hausse de tension, racisme et même xénophobie envers ces étrangers dont la plupart ne le méritent pas, quelle que soit leur situation. Ces réactions sont fortement ressenties à tous les niveaux et particulièrement dans les endroits publics (écoles, bureaux).
Est-ce la faute de ces étrangers, qui sont venus pendant la prospérité et qui, dorénavant, sont remis en cause quotidiennement ? Alors, je tiens à dire aux Français qui disent aux étrangers : « Si tu n’es pas content, retourne dans ton pays où on crève de faim » qu’ils sont ridicules.
Ils ne s’imaginent pas la crise qui pourrait atteindre "leur" pays avec le départ de "ces bougnoules". Quant au slogan des employeurs, c’est : « Tais-toi ou pars ! »
Excusez-moi pour l’écriture, mais je vous ai écrit en étude. »
Vingt-cinq ans plus tard, cette lettre n’a pas pris une ride – ou si peu. Elle pourrait même être écrite aujourd’hui par une autre jeune fille en colère et qui protesterait contre les tests ADN et les quotas d’expulsions mis en œuvre par… l’actuel gouvernement français.
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