21/12/2007

Précisions et commentaires sur la victoire de la rue de la banque

Partager

Les sans logis de la rue de la banque ont gagné :

Un accord a été signé vendredi 14 décembre pour le relogement des 374 familles sans logis de la rue de la banque, entre le Ministère du logement et de la Ville, et les associations (CAL, CDSL et DAL) avec les représentants des sans logis. Les sans logis de la rue de la banque ont gagné :

Un accord a été signé vendredi 14 décembre pour le relogement des 374 familles sans logis de la rue de la banque, entre le Ministère du logement et de la Ville, et les associations (CAL, CDSL et DAL) avec les représentants des sans logis. Ces 374 familles représentent 1500 personnes, dont 900 enfants. L’Etat s’engage à les reloger toutes dans un délai d’un an, dès lors qu’elles satisfont aux critères de priorité de la loi DALO.

Les 143 familles qui ont participé au mouvement depuis le 3 octobre seront relogées rapidement, puis viendront les ménages des deux autres groupes. En attendant, les dispositifs d’hébergement devront être maintenus. Le relogement est de la responsabilité de l’Etat, particulièrement du Préfet de Paris. Ce relogement, sera en logement durable HLM, via le contingent préfectoral, mais également par les autres contingents, (1% logement, collectivités territoriales, bailleurs sociaux), et par la mise en place de relogements de transition. Le ministère du logement doit convoquer avant le 21 décembre une réunion avec les différents réservataires de logement pour organiser ce relogement, et doit revoir rapidement la délégation de la rue de la Banque. Des réunions de suivi de l’accord auront lieu régulièrement, sans doute mensuellement. Le Gouvernement a bien tenté d’arracher aux associations ,au dernier moment, un engagement de ne plus faire de campement, mais ce fut en pure perte.

Ils ont gagné non seulement pour eux mais aussi pour des milliers d’autres ménages mal-logés et sans logis : Ainsi l’accord stipule : « De façon générale, aussi bien pour ces ménages que pour d’autres ménages en situation équivalente et afin d’accélérer les relogements, l’Etat s’engage à diversifier les réponses aux besoins de logement social au delà de la seule mobilisation du contingent préfectorale .

A cet effet, il pourra, en fonction des besoins constatés recourir à : - la sollicitation des réservations des autres contingents, qu’ils relèvent de la collectivité parisienne, ou des autres collectivité territoriales franciliennes, du 1% patronal ou des bailleurs sociaux ; - la mise à disposition temporaire de logements vacants appartenant en propre à l’Etat ou à la collectivité parisienne ou aux établissements en relevant - L’utilisation du parc locatif privé par référence au « temporary housing » britannique - La mise à disposition temporaire des logements HLM vacants (programmes ANRU de démolition reconstruction, ou pour toute autre raison) » Ces nouvelles formes de relogements, ont vocation à se substituer aux hôtels indignes, coûteux, dangereux, aux hébergements inadaptées, aux gymnases, au foyers d’urgence, pour les ménages qui n’ont d’autres problème que d’être privé d’un logement décents, et aux formes d’habitat précaires dans lesquelles sont cantonnées les exclus du logement, comme ceux et celles qui vivent dans des taudis, dans leur voiture, dans des campings, des mobil homes, des bidonvilles, ou sous la menace d’une expulsion …

C’est une première avancée vers la revendication « 100 000 logements tout de suite, c’est possible ». Cet accord est la conséquence d’une lutte longue et durement réprimée : Les gardes mobiles et les CRS sont intervenus à 7 reprises pour déloger les campeurs, ils ont fait le siège pendant 15 jours et 14 nuits, sans interruption, du jamais vu depuis les années 80. A Chaque fois les familles sont revenues, plus décidées que jamais, malgré les violences et la peur au ventre. Leur détermination, leur courage et le refus de toute division ont été les principales causes de cette réussite. Elle ont entraîné une adhésion de plus en plus large de l’opinion à leur combat, malgré des à priori défavorables . En réalité, depuis début juillet, les autorités envoient la police pour réprimer les campements, les bidonvilles , et faire disparaître les aspects les plus visibles de la crise du logement. C’est une stratégie et une orientation prise par le gouvernement dès son entrée en fonction.

La répression dont ont été l’objet les don quichotte, ce week-end en est la traduction concrète. Outre la répression, la ministre du logement à dénigré les familles en prétendant qu’elles étaient déjà logées, elle a accusé le DAL d’instrumentaliser les sans logis, et accusé les artistes et personnalités de « gesticulations médiatiques ».

Le froid, la pluie, le vent n’ont pas non plus eu raison d’eux. C’est à ce prix que les sans toits ont obtenu l’engagement du Ministère du logement, dès lors que celui ci a constaté qu’il ne briserait pas la volonté de ces mères sans logis, car ce sont elles qui ont conduit et entraîné le mouvement. Le soutien des artistes et des personnalités a également pesé dans la décision du gouvernement de réellement négocier.

Par exemple le rendez-vous avec Sarkozy, a été obtenu par Carole Bouquet (avec « la voix de l’enfant »), le soutien du PS a été acquis par l ’interpellation de Josiane Balasko (que fout la gauche ?), le relais médiatique a été pris par Emmanuelle Béart, Roman Bohringer, Guy Bedos, Joe Star …, Le soutien d’associations, de syndicats et de partis politiques, de mouvements agissant dans des pays situés sur les 5 continents, de simples citoyens (et ils ont été très nombreux) a été également décisif. La lutte continue : Les familles et le DAL remercient tous ceux et celles qui ont contribué, d’une manière ou d’une autre, par un simple geste, ou par un engagement prolongé, à obtenir cette avancée . DAL, CDSL , CAL et les sans logis resteront vigilant pour que cet accord soit respecté. Il constitue une avancée concrète et immédiate, et il peut donner à la loi DALO un peu plus de contenu. Dans les prochains jours, les sans logis de la rue de la Banque tiendront une assemblée générale, le comité de soutien se réunira, ainsi que les associations du ministère de la Crise du logement, pour tirer les conclusion et le bilan de cette lutte, pour organiser le suivi des engagements, et pour lancer des initiatives unitaires. En effet, cette victoire ne règle pas les causes de la crise du logement, tout juste ouvre t’elle une voie pour répondre à une partie des effets de cette crise, et aux vues des mesures sur le logement annoncées par N Sarkozy il est possible qu’elle s’aggrave encore, cette fois pour le plus grand nombre.

Restez vigilants, et nous compterons encore sur vous pour soutenir la réalisation du droit au logement pour tous.

source:http://www.globenet.org/dal/index.php3?page=ACTUBA29


Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire