Tres bon article à lire ici...
http://kouamouo.ivoire-blog.com/archive/2008/02/03/tchad-le-dictateur-s-en-va-bienvenue-au-dictateur.html
03.02.2008
Tchad : le dictateur s'en va, bienvenue au dictateur ?
Au moment où j'écris ce billet, s'interroger sur le cas Idriss Déby, c'est d'abord s'interroger sur la durée de sa résistance et sur la violence du sort qui l'attend. Sera-t-il totalement renversé dans deux heures, dans six heures, dans deux jours, dans une semaine ? Va-t-il accepter d'être exflitré, d'être arrêté, de mourir les armes à la main, d'être pendu à la Saddam Hussein ?
Bien entendu, les rebelles ne doivent pas vendre la peau de l'ours avant de l'avoir tué, et un spectaculaire retournement de la situation est toujours envisageable. Mais il est évident que Déby, (ex ?) président tchadien, est dans un beau pétrin. Ses frères ennemis sont à l'intérieur de Ndjaména et ouvrent de nouveaux fronts dans l'est, son chef d'état-major a été tué, et ses alliés français affirment ne pas vouloir aller plus loin que le "service minimum" pour lui. Il est donc très probable que Déby subisse bientôt le sort d'Hissène Habré (qu'il a renversé) ou d'Ange-Félix Patassé (qu'il a participé à renverser).
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Peu d'observateurs verseront des larmes pour Idriss Déby. La chute de Zaghawa fruste, membre de la tribu des Bidéates, qui a obtenu son pouvoir par la force et s'est montré à l'usage un prévaricateur forcené, ne ferait que confirmer l'adage biblique : qui règne par l'épée, périra par l'épée !
Personnellement, j'ai eu l'occasion d'observer Idriss Déby pendant plusieurs heures, alors que je couvrais une visite du président ivoirien Laurent Gbagbo à Ndjaména. J'ai été frappé par la pauvreté de Ndjaména, pas mieux lotie qu'un chef-lieu de département au Cameroun voisin, mais aussi par le nombre de Hummer à la disposition de Déby. J'ai été écoeuré en voyant les soldats ordinaires prendre leurs libertés dans le salon d'honneur de l'aéroport, et quitter leur poste pour plonger des doigts crasseux dans les assiettes de cacahuètes offertes aux délégations officielles. Détail certes, mais détail révélateur !
Ma première réaction, à l'annonce d'un revers de Déby, serait donc d'avoir une joie mauvaise et de lancer un sonore : bien fait ! Mais les émotions primaires n'ont jamais fait une bonne analyse politique.
Il faut comprendre. D'abord le contexte géopolitique.
On peut analyser la situation tchadienne à l'aune des calculs, des réussites et des revers de la Françafrique. Mais il est difficile d'y lire clairement.
A mon avis, la seule grille d'analyse de ce qui se passe actuellement au Tchad est le modèle démocratique qui sortira de cette nouvelle crise. Le Tchad n'a jamais connu de démocratie, de droits de l'homme, de libertés économiques, depuis son indépendance. Les chefs de guerre nordistes y règnent depuis des décennies, travestissant la notion d'alternance en se succédant au gré des issues de leurs combats fratricides.
Peu importent les allégeances internationales de ceux qui auront le courage du changement, ils seront des héros.
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