18/05/2008

Victime mardi soir d'une méprise de la police,qui poursuivait un chauffard depuis Albi, un habitant du village a décidé de porter plainte.

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Jean-François Fajardo porte encore les stigmates de sa mésaventure. Mardi soir, à Fayssac, il a été victime d'une méprise des policiers de la brigade anticriminalité d'Albi qui poursuivaient depuis une vingtaine de kilomètres une fourgonnette blanche







Jean-François Fajardo porte encore les stigmates de sa mésaventure. Mardi soir, à Fayssac, il a été victime d'une méprise des policiers de la brigade anticriminalité d'Albi qui poursuivaient depuis une vingtaine de kilomètres une fourgonnette blanche (lire notre édition de jeudi).

La course-poursuite s'est terminée sur le parking de la famille Fajardo, qui n'était absolument pour rien dans cette histoire. Seul problème : leur voisin, toujours activement recherché, n'a rien trouvé de mieux que de se garer chez eux.

Jean-François raconte : « Il était 22 heures environ. J'étais au lit, en train de regarder la télé avec mes enfants, lorsque j'ai entendu des sirènes. J'ai ouvert le volet de la fenêtre et là, j'ai vu plein de policiers, revolver à la main, qui étaient rentrés sur la propriété de ma sœur. Elle n'a pas tardé d'ailleurs à sortir, avec mes deux nièces et mon père. Moi, je leur ai lancé Qu'est-ce que vous faites là ? Ils ne m'ont pas entendu je pense. Alors, je me suis rhabillé et j'ai décidé de sortir pour voir ce qui se passait. »

Jean-François Fajardo, 45 ans, père de 4 enfants (dont le petit dernier, Nathan, né le 6 mai), ne pouvait pas se douter de ce qui allait suivre.

« J'étais encore sur mon terrain quand les policiers sont venus vers moi. Ils m'ont mis en joue, j'ai levé les mains. Sans avoir eu le temps de m'expliquer, on m'a envoyé une bombe lacrymogène dans la figure. Je criais C'est pas moi, c'est pas moi ! mais ils m'ont mis à terre. Je ne sais pas combien de coups de pied j'ai reçus. »

Son père, âgé de 78 ans, essaie de s'interposer. Il reçoit lui aussi un jet de gaz dans le visage. « Je suis malade du cœur. Ça m'a coupé la respiration, je m'étouffais. »

Le septuagénaire devra être amenée aux urgences de l'hôpital d'Albi, par sa fille, Simone. Les deux nièces de Jean-François, Alexandra Santiago, 18 ans et Sabrina, 15 ans, seront elles aussi vues par un médecin. « J'étais surtout inquiète pour Sabrina. Elle avait les yeux brûlés par le gaz », raconte leur maman, qui dit avoir reçu un coup de pied.

« J'AURAIS PU Y RESTER »
Pendant que toute la famille ou presque était à l'hôpital, Jean-François Fajardo, sérieusement amoché, était conduit au commissariat, toujours considéré comme suspect.« Je pissais le sang de partout. A minuit et demi, la police m'a amené à la clinique Claude-Bernard. Mais j'ai passé toute la nuit dans la cellule de garde à vue, debout, sans fermer l'œil. »Sa garde à vue sera levée mercredi à 13 heures quand la police s'est enfin aperçue de sa méprise.L'affaire a suscité une vive émotion à Fayssac, où les Fajardo habitent, paisiblement, depuis des décennies.Jean-François, qui devait passer une série d'examens vendredi, n'est pas décidé à en rester là.« J'ai porté plainte et j'ai pris un avocat, Me Luc Perrouin à Albi. C'est pas normal tous les coups que j'ai reçus, en plus chez moi. J'aurais pu y rester. Heureusement que mes enfants n'ont pas vu ça. »

P.-J. P.


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Une enquête ouverte, avec des excuses
Paul Agostini le directeur départemental de la sécurité publique (DDSP) n'a pas attendu qu'une plainte soit déposée pour commander une enquête interne. «Un rapport m'a été remis par les fonctionnaires qui ont procédé à l'interpellation, explique Paul Agostini. Au vu des premiers éléments, et sans vouloir anticiper sur les conclusions de l'enquête qui sera diligentée par le Parquet, il semble que toutes les conditions étaient réunies pour qu'il y ait quiproquo sur les lieux de l'interpellation. Les apparences étaient trompeuses.» Ainsi, la personne interpellée se trouvait là où le véhicule du fuyard était stationné. Il portait par ailleurs un vêtement ressemblant à celui du chauffard. «On pouvait naturellement penser qu'il sortait du véhicule».

Ne souhaitant pas commenter davantage cette affaire qui fera l'objet d'une enquête, Paul Agostini tient à adresser des excuses à M.Fajardo: «On peut regretter ce qui s'est produit et s'excuser du désagrément qu'il a subi.»

source: la depeche.fr

1 commentaire:

Anonyme a dit…

"On peut s'excuser" ou "on doit s'excuser" ?

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